Admin a écrit:Je reprends le très bon résumé de l'un de vos collègues :
« Les Présocratiques cherchent dans la Nature (phusis) l'élément premier, « une matrice et une semence fécondes servant de germe, de principe nutritif et de moteur au cosmos tout entier » (BRUN, p.24)
C'est pourquoi Thalès de Milet (l'eau), Anaximandre de Milet (l'air), Héraclite d'Ephèse (le feu) tentent de penser le monde à partir d'un élément naturel essentiel, qui rendrait compte du fonctionnement de l'ensemble : « substantialisation du Logos qui éclaire le monde et le régit » (le feu pour Héraclite) (BRUN, p.25).
Ils initient une pensée "rationnelle" de type scientifique, car ils n'ont pas recours à une explication mythologique ou magique pour expliquer le fonctionnement de l'univers. Ils tentent de tout expliquer, à partir d'un composant essentiel... d'où leur seconde préoccupation : la relation de l'un au multiple. »
Pour ma part, voici ce que j'ai noté des pré-socratiques :
Ils habitent la grande Grèce. Il ne nous reste que des fragments de leurs œuvres.
1. Ils se posent des questions sur la nature, et cherchent à en trouver les éléments premiers : Thalès,de Milet, retient lʼeau ; Anaximandre, de Milet, retient lʼair ; Héraclite dʼEphèse retient le feu. La science mathématique est pratique : Thalès aurait découvert quʼun angle inscrit dans un demi-cercle était un angle droit, un triangle était défini si sa base et les deux angles à sa base étaient connus, ce qui permettait de calculer quelle distance se trouvait les navires. Pythagore le fondateur et le chef non seulement dʼune école philosophique mais aussi dʼune secte politique ou religieuse. Les pythagoriciens affirmèrent nettement la nature du nombre comme racine de toute chose. Les Grecs nʼont pas la même conception du nombre que nous : Pour nous, un nombre résulte dʼune addition de lʼunité avec elle-même ; pour eux, au contraire, le nombre provient de la division de lʼunité. Traduisant un harmonie, les nombres sont aussi au principe de la musique ; Pythagore avait étudié les rapports entre la longueur et la grosseur des cordes des instruments de musique avec la hauteur du son quʼelles émettaient.
2. Parménide (515-v450) tient lʼ Être pour indivisible, sans manque, inengendré et impérissable. Lʼ Être ignore la dispersion, le temps et lʼespace. La voie de la vérité est celle qui proclame que lʼ Être est et quʼil lui est impossible de ne pas être. La seconde voie, nʼaboutissant nulle part, est celle qui prétend que le non-être est. Aujourdʼhui, nous nous détournons de lʼÊtre au profit du multiple, nous pensons volontiers que lʼ Être nʼest pas et que le non-être est ; nous adorons le mouvement pour lui-même. Les mutations et les vitesses sont devenues de nouvelles idoles.
3. Héraclite (vers 500) insiste sur la notion de devenir et non sur celle de lʼÊtre. Tout sʼécoule, rien ne demeure, on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve. Empédocle fait de lʼÊtre primitif une sphère originaire parfaite. Les hommes ont connu un âge dʼor quʼils ont perdu en étant précipités sur la terre où ils ont été livrés à la lutte du contraire. Seuls les hommes pieux retourneront auprès des dieux pour jouir de lʼharmonie. Leucippe et Démocrite affirment quʼon ne peut pousser la division des substances à lʼinfini. En mettant lʼaccent sur lʼatome, ils proposent une vision du monde complètement dédramatisée, Héraclite étant représentait toujours en train de pleurer et Démocrite en train de rire.