Apologétique, Faculté Jean Calvin
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Apologétique, Faculté Jean Calvin

Forum pour les cours d'Apologétique à la Faculté Jean Calvin

Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

1) Quelle est l'idée fondamentale de la philosophie grecque ?

4 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

obarrucand

obarrucand

Ceci est le sujet d'ouverture de la première question posée par Yannick Imbert.


Cette question a déjà été abordée dans le forum, merci de mettre désormais toute nouvelle intervention à la suite de ce sujet.
Le but est de "couper" le forum en donnant une rubrique par question, afin de permettre un meilleur suivi des discussions.

Pour poursuivre cette discussion sur ce sujet utiliser l'option Post reply du forum.

L'option Post new ouvre de nouveaux sujets sur le forum. On essaye d'en limiter l'utilisation pour éviter la multiplication des sujets, au risque de se perdre.

obarrucand

obarrucand

La pensée commune des philosophes grecs est la possibilité de divinisation de l’homme.
Jean Brun résume chacun des courants en rapport avec cette pensée commune p 69 :
- les présocratiques vaticinent comme des dieux.
- Platon et Aristote affirment que l’homme peut finir par s’identifier à Dieu, même un court instant.
- Les stoïciens cherchent à vivre en accord avec la Nature qui est Dieu et pensent cet accord en terme de fusion et d’harmonie.
- Les épicuriens voient dans le sage un dieu vivant parmi les hommes.
- Pour Plotin, le philosophe est celui qui, parvenu au terme de son voyage, voit.
Socrate n’est pas dans cette liste, mais il envisage la possibilité pour l’homme d’un salut par la connaissance, d’un recouvrement de la lumière originelle.
Nous avons chez tous les philosophes grecs l’idée que l’homme peut retrouver par lui-même ce qu’il a perdu.
Le récit biblique nous parle d’un chemin de Dieu vers l’homme où c’est Dieu qui couvre lui-même la distance. Nous ne sommes pas dans un mouvement de bas en haut, comme pour les Grecs, mais dans un mouvement de haut en bas.

31) Quelle est l'idée fondamentale de la philosophie grecque ? Empty Idée de Dieu chez les Grecs Jeu 17 Nov - 17:42

obarrucand

obarrucand

Après avoir parcouru les pages de Jean Brun je crois que l'on peu conclure que la notion de "Dieu" revêt des conceptions différentes selon les personnes et les écoles de la philosophie grecque.
On va trouver que Dieu est une idée, celle du Bien; qu'il est un Moteur non mû; qu'il est la Nature; qu'il est le Principe.
Dans la plupart des cas on a l'idée d'une transcendance, mais chez aucun nous avons l'idée d'un Dieu qui soit personnel comme le commencement en Eden l'a révélé à Adam et Eve.
Nous avons ici l'exemple de l'adage "les mots sont comme des valises, chacun met dedans ce qu'il y veut !".

obarrucand

obarrucand

Sur l’opposition entre Héraclite et Parménide je ne résiste pas au plaisir d’apporter encore quelques éléments apportés par H. Dooyeweerd.

Nous sommes avec des représentants du motif antithétique qui est à la base de la philosophie grecque : celui de l’opposition entre la matière et la forme.
  • Avec Héraclite, on craint le seul motif de la matière qui renvoie à l’inquiétant Destin, qui laisse sans explication face aux phénomènes naturels, et l’on cherche à se rapprocher du motif de la forme pour introduire un principe de mesure et de proportion qui rassure. Essai d’une synthèse.

  • Avec Parménide, destruction de la synthèse et absolutisation de l’antithèse. La forme est l’Être, la seule voie de la vérité, le devenir n’est pas un véritable Être.


H. Dooyeweerd continue en montrant comment les Sophistes et Socrate, s’ils sont effectivement en opposition, restent à l’intérieur de ce motif.
  • Le but des Sophistes est de mettre aussi en avant le motif de la forme au travers de la glorification de la culture de la cité grecque, qui donne à l’homme sa vraie forme humaine.

  • Socrate s’attaque à la méthode des Sophistes, la rhétorique, et propose comme vraie voie de connaissance, comme première condition de la réflexion philosophique, la connaissance de soi-même. On est avec un idéal de la forme : maîtrise de soi-même, maîtrise de ses passions. Socrate cherche à tendre vers lui.


La suite peut-être quand nous aborderons Platon et Socrate.

J’en viens maintenant à la question de l’Un et du Multiple. Je suis content qu'elle soit sur la place, car je comptais justement en discuter !

Je rejoins Fred et Sylvain sur le côté tragique qui est associé à cette question dans la philosophie grecque. Cela m’a frappé.

Il y a quatre questions, certaines déjà évoquées :
  • la question de la relation de l’Etre aux êtres,

  • la question du passage de l’unité à la multiplicité,

  • la question de l’existence des êtres qui se joue, la question du devenir des êtres,

  • la question du statut de chaque chose dans l’ensemble du cosmos.

Comme le dit Fred, « Le Christianisme offre une réponse stable ».

Je propose les éléments suivants :
  • Le problème à sa solution en Dieu lui-même puisque Dieu est Une personne et Trois personnes. Le Dieu Trine du Christianisme est Un et Multiple.


  • Le passage de l’unité à la multiplicité en Dieu ? Peut-on dire qu’il est de toute éternité, par le Fils engendré du Père et l’Esprit procédant du Père et du Fils ?


  • La question de la relation de l’Etre aux êtres nous est donnée par le récit de la Genèse. L’homme est créé à l’image de Dieu, il est créé homme et femme. Unité de l’humanité et multiplicité de la différenciation sexuelle.


  • La question de l’existence et du devenir de l’homme reçoit aussi sa réponse au travers du mandat créationnel qui lui est adressé et de l’alliance qui est contractée. Cela règle aussi la question du statut de chaque chose dans ce qui est l’unité de la création.

Fred BICAN

Fred BICAN

« La philosophie grecque gravite autour de cette idée fondamentale qu'une connaissance de plus en plus élevée peut permettre à l'homme de contempler la Vérité et de s'identifier à Dieu, ne serait-ce que pour un court instant. » v. Platon, Aristote, Plotin (J.BRUN, l'Europe philosophe, p.11).
Ainsi, c'est l'homme, qui par ses efforts intellectuels se hisse vers Dieu. Mais, cette rencontre avec le divin n'est pas satisfaisante, car elle est hasardeuse (pour Platon, la plupart des âmes choisissent mal leur réincarnation, de plus elle l'empêche d'aimer son prochain pour ce qu'il est, car l'Amour - Erôs - platonicien permet de contempler les qualités d'un être et ne s'adresse pas à cet être lui-même. BRUN, p.47) ou très brève (pour Aristote, le Désir - moteur essentiel du Cosmos - joint à l'intelligible, permettent à l'homme d'être un « dieu mortel », dont le plus grand bonheur est d'imiter Dieu. BRUN, p.58. Mais ce bonheur n'est qu'un moment éphémère de la vie, elle-même éphémère).
On perçoit chez ces penseurs grecs l'origine de l'idée qu'un progrès intellectuel et moral est possible (idée qui atteint son paroxysme avec le positivisme Comtien, du XIXe s.) et que ce progrès peut changer le monde des hommes (v. la tentative d'application politique de ses idées, par Platon à Syracuse).
La foi chrétienne réformée, en revanche, entérine avec lucidité la vanité de l'idée de nouveauté ou d'un réel "progrès" dans l'histoire humaine (Ecc.1:9 ), elle affirme que l'homme, acteur et victime de sa déchéance, ne peut se sauver lui-même de sa condition pécheresse, donc limitée et défaillante en tout point (v. doctrine du péché, ex. Rm3:10 et s.), ce qui inclut son activité intellectuelle et les résultats auxquels elle aboutit.

Paul Biancheri

Paul Biancheri

La philosophie en général selon la définition de wikipédia désigne une activité et une discipline existant depuis l'Antiquité et se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l'existence humaine, ou encore comme un savoir systématique.
Les grecs se sont beaucoup intéressés à la philosophie pour expliquer l'existence de l'univers et l'existence humaine.
Mais comme l'a affirmé J. Brun (et rappelé par Fred B.) "La philosophie grecque gravite autour de l'idée fondamentale qu'une connaissance de plus en plus élevée peut permettre a l'homme de contempler la vérité et de s'identifier à Dieu ne serait-ce que pour un court instant". J. Brun p 11.

Ceci n'est pas sans nous rappeler le désir et le piège dans lequel est tombé le 1er couple, Adam et Eve lorsque séduit par Satan ils ont mangé de l'arbre de la Connaissance. Ils ont plus cru au mensonge de Satan qu'à Dieu "Le jour où vous en mangerez vous serez comme des dieux" selon Ge 3.4.

frédéric

frédéric


Selon Brun, l’idée fondamentale de la philosophie grecque est que par la connaissance l’homme pourrait enfin contempler, voir se confondre avec le divin. Le temps et l’orgueil permettront à l’homme d’évoluer de la contemplation à l’autodivinisation et donc la mort de Dieu (p12). C’est la divinisation de l’homme par deux types de prométhéisme : la maitrise de la technique et celle de l’histoire. C’est d’ailleurs cette même orgueilleuse technique que dénonce avec virulence Jacques Ellul dans nombres de ses ouvrages. Sans sombrer dans la diabolisation du progrès, on peut même se demander si ce n’est pas toujours ce même désir qui pousse aujourd’hui, peut être inconsciemment, des Larry page et Sergey brin (Google) ou encore un Steve Jobs (Apple). Actuellement la science fait un pas de plus, en faisant converger les nouvelles technologies, prônées par les techno prophètes, et que dénonce Jean Claude Guillebaud dans son dernier livre sur la vie vivante…
- La convergence NBIC à partir du rapport officiel des USA/National Science Foundation et du Départment of Commerce. http://www.wtec.org/ConvergingTechnologies/Report/NBIC_report.pdf.
- Ou encore voir le site des transhumanistes (Technoprog! http://transhumanistes.com/).

Contenu sponsorisé



Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum