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Aristote : 10) Quelle influence d'Aristote sur la philosophie et la théologie ?

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EMELIE Gabriel
Fred BICAN
obarrucand
7 participants

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obarrucand

obarrucand

Ceci est le sujet d'ouverture de la dixième question posée par Yannick Imbert dans ce chapitre.


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obarrucand

obarrucand

Pour ce qui est de la philosophie, je cite (P. KUNZMANN, F.-P. BURKARD, F. WIEDMANN, Atlas de la Philosophie, Encyclopédies Le Livre de Poche d’Aujourd’hui, 1993, p.49) : « La métaphysique d’Aristote aura été la première systématisation, dans l’histoire de la pensée occidentale, de la théorie de l’être, de ses catégories, de ses modalités et de ses applications concrètes : la conception du mouvement, de l’être immobile (Dieu), de la forme et de la matière, de la puissance et de l’acte, ainsi que des différentes causes, fera de cette métaphysique, la source même de toutes les questions futures. »

L’influence d’Aristote en théologie va être très importante au 12° et 13° siècle : les théologiens médiévaux reprennent la question d’Aristote transposée à Dieu qui devient la question de l’ « être » de Dieu. Au XIII° siècle l'oeuvre d'Aristote fait son entrée à l'Université de Paris et c'est la survenue d'une vison du monde pré-chrétienne, qui se pose comme un système pensant tout, dans une société chrétienne. Face à cette venue les réactions iront de l'acceptation totale au rejet total avec entre les deux Thomas d'Aquin qui va rechercher une synthèse et une réconciliation en développant un aristotélisme chrétien.

Jean Brun souligne que certains ont pensé qu’Aristote proposait aussi une vision du monde qui pouvait faire comprendre que la nature était une langue que Dieu parlait aux hommes. De là des implications apologétiques pour ces personnes.

Fred BICAN

Fred BICAN

Le finalisme d'Aristote se pose la question « pourquoi ? » (le mouvement est « le passage de la puissance à l'acte »). (BRUN, p.54)
C'est le principe de recherche d'une Causalité première, qui permet d'expliquer ensuite tout ce que nous observons, comme le résultat d'un mouvement initial.
Aujourd'hui encore, BRUN note qu'en « biologie s'affrontent toujours les partisans du mécanisme et ceux du finalisme » (BRUN, p.55).

Dans sa « Métaphysique », Aristote recherche le Moteur premier, non mû, qui est la cause de tout mouvement, sans être soumis à une quelconque puissance antérieure, c'est Dieu pour les théologiens du Moyen Âge (cf. Thomas d'Aquin, qui réactualise la pensée d'Aristote, pour en faire la clef de voûte d'une scholastique triomphante), mais ce ne sera plus que « le grand Horloger » des Lumières (BRUN, p.55) et finalement cette conception "mécaniste" du cosmos sera utilisé pour repousser le Créateur toujours plus loin de sa Création (l'évolution darwinienne remplace le récit de la Genèse, Dieu ne reste plus qu'une "idée" plausible au niveau du Big Bang... et encore).

EMELIE Gabriel



Beaucoup des travaux d’Aristote ont été repris dans des traités d’histoire naturelle. Ses ouvrages furent considérés comme des références indiscutées pendant des siècles.
Aristote a marqué la philosophie dans trois domaines que sont :
- la philosophie du Désir, qui veut que l’Homme peut se rendre semblable à Dieu
- la philosophie de la technique et du progrès qui veut que l’Homme possède un outil qui est sa main pour lui permettre d’acquérir le plus grand nombre de techniques et de poursuivre et d’achever ce qui a été esquissé. L’homme peut construire, améliorer, développer grâce à ces capacités.
- La question de la matière et des formes qui peut conduire à d’autres considérations d’ordre « alchimistes ».

Aristote va influencer des théologiens chrétiens qui pensaient trouver dans sa philosophie une propagande en faveur de la foi. Sa conception de « l’intellect agent » est aussi un élément visant à laisser croire que c’est la marque de la présence d’un intellect divin chez l’homme.

Paul Biancheri

Paul Biancheri

Il influencera l'histoire de la philosophie par son conception du mouvement qui est défini comme le passage de la puissance à l'acte toujours sous l'influence d'une croissance finalisée.
Par exemple le gland est un chêne en puissance, la croissance du gland devenant un chêne en acte est un mouvement naturel qui implique un jeu de forces internes dirigées par une finalité.
Cela nous conduit à l'étude du problème de la causalité qui est du domaine de la métaphysique (au départ "philosophie première").
Tout ce qui est mû est mû par un moteur, lequel est lui-même mû par un autre moteur, mais on ne peut remonter ainsi à l'infini et "il faut s'arrêter" à un Moteur premier à un moteur non mû qualifié "d'Acte pur" qui n'est lui-même la manifestation d'aucune puissance antérieure, et qui n'est autre que Dieu.

On se retrouve devant une affirmation qui alimentera toutes les spéculations sur le Dieu "horloger" de l'univers cher à Voltaire, au déistes du 18ième, et aux révolutionnaires admirateurs de l'Etre suprême.
De plus pour Aristote "l'acte d'intelligence est vie et Dieu est cet acte même, l'acte subsistant en soi, de Dieu est une vie parfaite et éternelle" p.56.
Et l'éthique aristotélicienne est délibérément tournée vers le concret. "Le Bien réside dans le bon exercice de l'activité humaine, c.à.d. dans l'exercice de sa raison en accord avec la vertu".

Florence Bruno

Florence Bruno

Bonjour à tous, je me suis un peu égarée dans le forum! Je réédite donc les post du sujet général. Belle année à tous sous Son regard!

En quoi Aristote sera-til si influent dans l'histoire de la philosophie (et de la théologie) ?
Aristote va permettre de séparer physique et métaphysique, un discours sur la matière va s’élaborer de façon indépendante.
Il maintient l’idéalisme tout en justifiant l’existence d’un monde réel. Les formes pourront être par la suite intégrées à l’esprit humain, devenir des catégoties, des structures de notre entendement.
Aristote autorise grâce à la théorie des causes, le recours à un principe supérieur (à l’origine de l’intelligibilité) et donc d’un principe créateur.
J. Brun note que les domaines marquant de la philosophie d’Aristote sont une « philosophie du Désir […] qui se déploie de bas en haut du Cosmos « (p.58), une philosophie du progrès.

frédéric

frédéric


Parce que sa théorie de la causalité va conduire à réfléchir au pourquoi, puis au comment de la science moderne. Mais aussi elle conduit à la « philosophie première », c'est-à-dire la recherche de « l’acte pur », le moteur non mu, manifestation d’aucune puissance antérieur. Dieu, p55. C’est ce qui alimentera l’idée du Dieu horloger des déistes ou l’idée de l’Etre suprême des révolutionnaires.
La théorie aristotélicienne de la causalité, le finalisme aristotélicien influencent Descartes, toujours au centre de la biologie dans le débat entre mécanisme et finalisme (p55). Le finalisme débouche sur la philosophie première, Mais dans ce domaine deux choses sont à retenir. La première ; sa « philosophie première », née de son étude sur la causalité donnera naissance à de nombreuses investigations dans le cadre de la métaphysique qui posera la question : quel est le Moteur non mû, le premier Moteur, l’Acte pur ? Voltaire parlera d’un « horloger », les déistes du XVIIIème et les révolutionnaires le définiront comme l’Etre suprême. LA deuxième : le « en puissance » d’Aristote (la génération vient du non-être) sera les prémisses du « travail négatif » dans l’hégélianisme (le devenir est la synthèse de l’être et du non-être puisque le devenir relie l’être d’une chose au non-être de ce qu’elle deviendra).
Dans l’histoire de la théologie, « Des théologiens pensèrent trouver dans l’aristotélisme un art de penser qui pouvait être mis au service de la propagande en faveur de la foi, ainsi qu’une vision du monde utilisable pour faire comprendre que la nature était une langue que Dieu parlait aux hommes » (J.BRUN, p.57). De l’âme inspira de nombreux théologiens chrétiens.

Guillaume

Guillaume

Les ouvrages dʼAristote connu de ses contemporains sont aujourdʼhui perdus. Lʼoeuvre dʼAristote fut diversement accueillie. Plusieurs fois condamnée par lʼEglise, elle fut adoptée par Thomas dʼAquin pour qui Aristote constitue le philosophe dont lʼautorité est indiscutable. Aristote se distingue de Platon en disant quʼil met lʼamour de la vérité au-dessus de lʼamitié quʼil portait à son maître. Aristote est essentiellement le philosophe du concret, remarquable observateur de la nature. Il sʼest également attaché à dénoncer les sophismes pour donner au discours une rigueur et une cohérence indiscutable.

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