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6.05 Philosophie pour théologiens

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EMELIE Gabriel
jean BIKOUMOU
sylvainguiton
Jérémie Mansion
Gérald Turin
obarrucand
Fred BICAN
Admin
12 participants

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Gérald Turin



1) Quelle est l'idée fondamentale de la philosophie grecque ?
« La philosophie grecque gravite autour de l’idée fondamentale qu’une connaissance de plus en plus élevée peut permettre à l’homme de contempler la Vérité et s’identifier à Dieu, ne serait-ce qu’un court instant. C’est là ce qu’affirmeront Platon, Aristote et Plotin »

2) En quoi la doctrine de la création est-elle importante pour notre approche de la philosophie ?

Les récits de la Genèse nous invitent à réfléchir tout d’abord sur ce perpétuel effort de l’homme pour demander à la connaissance de faire de lui un dieu. Lorsque le serpent affirme : « Vous serez comme des dieux », il formule une promesse et une prévision exaltantes que l’homme s’efforcera de réaliser au cours des entreprises d’où naît la trame de son histoire. La réalisation d’un tel programme passe par la consommation des fruits de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, et non par celle des fruits de l’Arbre de Vie (Jean Brun, p. 11)
La doctrine de la création tel qu’il nous est narré dans le livre de la Genèse relève une antinomie fondamentale et inconciliable avec le postulat de la pensée philosophique grecque. La Bible en effet souligne à maints endroits l’impossibilité de l’homme à se hisser au rang de dieu ; elle l’invite même à ne pas concevoir une quelconque image de dieu, ceci le conduisant à une vision anthropomorphique de la Divinité (voir les mythologies). A l’inverse de la pensée grecque le mouvement de la connaissance demeure l’apanage de Dieu, dans la révélation qu’il donne de lui-même, qu’elle soit générale ou spéciale. Il n’y a de salut que dans la connaissance du vrai Dieu et non dans la connaissance perfectible de l’homme qui lui permettrai d’atteindre une quelconque illumination.

276.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Ta photo :-) Mar 18 Oct - 8:00

Fred BICAN

Fred BICAN

Salut Gérald,

Est-ce que tu pourrais mettre ta photo (dans profil, l'onglet avatar)?

Jérémie Mansion

Jérémie Mansion

- c'est une philosophie qui réfléchit sur l'homme, la nature et la cité. (p. 17)
Mais elle n'a pas de conception techniciste du monde; le but n'étant pas de permettre à l'homme de se rendre comme maître et possesseur de la nature en la transformant à l'aide d'outils et de machine (Contrairement à la pensée biblique qui demande à l'homme de dominer sur la Nature). Pourquoi cette conception: parce que l'homme est en contact avec la nature (p. 18)

- c'est une philosophie qui s'attache à connaître l'essence "des choses". En s'axant sur trois problèmes:
  1. l'origine de cette nature (la naissance)
  2. son statut dans l'ensemble du cosmos (relation de l'Un et du Multiple - relation de l'Être et des êtres)
  3. sa destination (la mort)

C'est trois problèmes n'étant que reprise de la mythologie grecque

En tout cas ce qui semble prédominer, c'est l'expérience du dévoilement (p.19) (vs Révélation dans AT)

296.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty La période présocratique Mar 18 Oct - 14:32

Fred BICAN

Fred BICAN

Admin a écrit:Ch. 2 : Connaissance et dévoilement.

1) Comment caractériser de manière générale la période présocratique ?

La période des Présocratiques (VIIe-Ve s. av. J.-C.) ouvre une ère nouvelle de la pensée occidentale. En fait, elle en marque concrètement le commencement (« pionniers de la réflexion occidentale », BRUN, p.22-23) en rompant avec la pensée "magique" religieuse des autres grandes civilisations de l'époque (Egypte, Mésopotamie, etc.) et des mythologies européennes antiques (essentiellement indo-européennes, cf. DUMEZIL).
Ce mouvement de civilisation est si nouveau, qu'on a baptisé cette époque (à l'initiative d'un penseur français du XIXe s., Ernest RENAN) le "miracle grec", car il marque :
- l'émergence d'une pensé philosophique distincte de la religion (même si à l'exception des atomistes, les Présocratiques (Xénophane, Pythagore, Parménide, Empédocle, Héraclite) font procéder leur démarche rationnelle d'"un message auquel une connaissance supérieure les a initiés." (BRUN, p.23-24).;
- l'apparition d'une conception politique différente de la tradition des cités-état de la haute antiquité dominées par un roi autocrate (des âges mycéniens en Grèce ou du P.O.A., cf. Gen 14:9, Nb 31:8, Jos 5:1, etc.). Cette conscience politique considère une égalité de droit pour un groupe de citoyens (isocratie), qui va s'élargir à tous le peuple pour engendrer la démocratie (quoi que dans un sens plus limité que ce que nous entendons aujourd'hui);
- enfin de ce mouvement émerge un courant "civilisateur" qui commande une vision du monde nouvelle et dynamise les arts (on se dirige vers l'âge d'or de la civilisation d'Athènes, le siècle de Périclès, Ve s. av. J.-C.), incluant "l'art de la guerre" (v. HANSON, "le modèle occidental de la guerre").

306.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Réponse a Fred Mar 18 Oct - 14:41

jean BIKOUMOU

jean BIKOUMOU

e pense que la philosophie de PLATON embrasse l'idée d'un univers théologique qui concerne la fin.Chez Platon ,la Théologie est égale à la doctrine philosophique qui soutien la notion dela finalité et les causes finale dans lesquelles tout temps vers les formes parfaites ce qui diverge un peu avec la pensée que soulève Jean BRUN dans son livre où il montre la pensée profonde et créatrice de Dieu. Merci Fed pour ce dialogue approfondie. Que Dieu te bénisse


Jérémie Mansion a écrit:
Fred BICAN a écrit:
Est-ce que ça correspond à prométhéisme (de Prométhée, qui vol ce qui appartient aux dieux)

Je pensais à cela .... faute de frappe malheureusement.

Merci pour la réponse.

Donc si j'essaye de me remémorer mes cours de philosophie du lycée:
- Il y a tout de même la notion de "Dieu" dans la philosophie grecque (je pense aux différents discours de Platon.
- l'idéal de la philosophie grecque c'est de parvenir à la connaissance des idée (ou de l'idée?)
Ainsi Dieu = les idées ou l'Idée et donc réussir à atteindre les idées = devenir Dieu (ou en reprenant le récit de la Genèse, d'être comme des dieux)?

Bien-aimes je reviens sur le sujet:
La philosophie platonicienne se repose également sur une dévalorisation de la matière considérée comme négative et obscurcie la réalité spirituelle.
Dans le domaine de la conduite humaine cela signifie que la raison doit régner d'une manière absolue, maitrisant le corps au maximum. D'où l'idée de l'homme juste en parfaite hamonie intérieure gouverné par la raison(sagesse) dirigé par l'esprit (valeur supérieure) et contrôlant ses appetits( maîtrise de soi).L'esprit doit arriver a s'affranchir du corp pour s'élever librement vers les sommets de la mystique.
Or je pense que GILSON dans son écrit place La pensée Théologique de Calvin dans la perspective de l'homme qui acqiert la connaissance du Dieu Créateur par une révélation tout à fait naturelle bien sûr venant de Dieu qui comme le dit l'Ap^ùotre Paul a inscrit dans les coeurs qui rendent témoigange de sa connaissance.

Bonjour à tous.
Votre frère Jean
L'idée d'une Philosophie morale capable de régir la pensée de l'homme c'est dire de l'être humain déchu par le péché,est une utopie hétérodoxe;elle ne saccorde ni avec l'expérience historique,ni avec la Parole de Dieu.
En effet toutes pensées philosophique de l'homme n'est jugée que par rapport à une norme car c'est parcequ'il existe des règles et des lois dans la société que l'homme est poussé à faire ceci ou à na pas faire celà.
Je conclu ce bref propos en disant: ce n'est doncpas la nature qui dicte à l'homme une conduite mais Dieu dans toute son essence et quelque peu la société



Dernière édition par jean BIKOUMOU le Mar 25 Oct - 15:42, édité 1 fois

jean BIKOUMOU

jean BIKOUMOU

Admin a écrit:Introduction :

1) Quelle est l'idée fondamentale de la philosophie grecque ?

2) En quoi la doctrine de la création est-elle importante pour notre approche de la philosophie ?


Ch. 2 : Connaissance et dévoilement.

1) Comment caractériser de manière générale la période présocratique ?

2) Quelles sont les diverses réponses données par les présocratiques à la question : "Quelle est la réalité ultime, la source de toutes choses ?"

3) Pourquoi le problème de l'Un et du Multiple est-il si important en philosophie ?

Socrate.

4) Quelle est la relation de Socrate aux Sophistes ?

Platon.

5) Qu'est-ce que la théorie des Idées chez Platon ?

6) Quel est l'un des grands problèmes des Idées platoniciennes (cf. p. 45ss.) ?

Aristote.

7) En quoi Aristote s'oppose-t-il à Platon ?

8 Comment comprendre chez Aristote cette affirmation : "Il n'y a de science
que du général, d'existence que du particulier" (p.53) ?

9) Quelles sont les quatre causes d'Aristote ?

10) En quoi Aristote sera-til si influent dans l'histoire de la philosophie (et de
la théologie) ?

Le IIIe siècle avanr Jésus-Christ

11) Résumez brièvement les courants philosophiques suivants : scepticisme,
stoïcisme, épicurisme.

Le Néoplatonisme

12) Quelles sont les deux expressions les plus importantes du
néoplatonisme ?

13) Comment la philosophie grecque a-t-elle influencé la période médiévale?
Prof Yannick IMBERT Bonsoir,
après une bonne reflexion,j'esaie de répondre en fait à la première question que vous nous avez posé.
Pris comme une discipline d'ordre purement humain,la philosophie grec examine une partie de l'expérience humaine,celle qui concerne la volonté responsable et la conduite morale,et elle la considère dans la totalité: toute l'activité de l'homme, le bien qu'il recherche et la signification de cette activité dans cette recherche.
Je pense avoir dèjà souligné que toutes les pensées philosophiques peuvent être condérées comme des variantes de l'HEDONISME surtout pour les grecs, c'est à dire le plaisir, voir même la jouissance.
Si bien que PLATON comme je l'ai déjà dis embrasse l'idée d'un univers théologique dans une étude qui concerne la fin. Par contre ARISTOTE formule deux principes importants pour atteidre la perfection: d'abord celui de la double norme selon laquelle très peu d'indivius seuolement peuvent aspirer à la perfection; puis ensuite celui du besoin de formation morale pour tous.
Il est vrai que les Pères grecs ont été tous influencés par Platon et le néoplatonisme,comme le dit BRUN, p.87-88) à été suivi par plusieurs philosophes au cours des siècles,et aussi de nos jours.



Dernière édition par jean BIKOUMOU le Mer 9 Nov - 16:46, édité 1 fois

Fred BICAN

Fred BICAN

Admin a écrit:
2) Quelles sont les diverses réponses données par les présocratiques à la question : "Quelle est la réalité ultime, la source de toutes choses ?"

Les Présocratiques cherchent dans la Nature (phusis) l'élément premier, « une matrice et une semence fécondes servant de germe, de principe nutritif et de moteur au cosmos tout entier » (BRUN, p.24)
C'est pourquoi Thalès de Milet (l'eau), Anaximandre de Milet (l'air), Héraclite d'Ephèse (le feu) tentent de penser le monde à partir d'un élément naturel essentiel, qui rendrait compte du fonctionnement de l'ensemble : « substantialisation du Logos qui éclaire le monde et le régit » (le feu pour Héraclite) (BRUN, p.25).
Ils initient une pensée "rationnelle" de type scientifique, car ils n'ont pas recours à une explication mythologique ou magique pour expliquer le fonctionnement de l'univers. Ils tentent de tout expliquer, à partir d'un composant essentiel... d'où leur seconde préoccupation : la relation de l'un au multiple.

Fred BICAN

Fred BICAN

Admin a écrit:
3) Pourquoi le problème de l'Un et du Multiple est-il si important en philosophie ?

Ce problème fondamental exprime la « tragique relations des êtres à l'Être » (in Anaximandre, De la Nature, BRUN, p.28).
Plusieurs questions se posent à l'homme de ce point de vue :
- qu'est-ce qui donne son unité au cosmos ? Pourquoi les particules forment-elles un ensemble cohérent au lieu d'une anarchie chaotique (cf. Genèse 1:2 "La terre était informe et vide") ;
- quel rapport existe-t-il entre une partie (un atome, un être vivant, un homme, etc.) et le Tout cosmique ?

Malheureusement, les Présocratiques pensent que le principe fondamental du grand Tout est interne au cosmos. Ils cherchent la réponse dans un élément naturel fondamental.
Tout comme les visions mythologiques antiques, où les dieux sont soumis au système, mais ne sont pas "ex machina", comme le Dieu créateur et Tout-Puissant que révèle la Bible (Job 38:4 "Où étais-tu quand je fondais la terre ?" ).

Le Christianisme offre une réponse stable à cette déchirante question existentielle : quel est le sens de mon existence particulière, dans l'univers ? L'histoire Création - chute - rédemption présentée par le plan de salut exposé dans l'Ecriture oriente la vie du croyant. La relation à Dieu, par Christ, donne un sens à tout le reste (cf. proposition de Leibniz : chaque homme est sur un rayon, le croyant progresse vers le centre de la roue - Dieu - et se rapproche du même coup des autres hommes).
Mais pour la philosophie, le problème reste posé et débattu...

346.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty L'Un et le Multiple Jeu 27 Oct - 14:01

sylvainguiton

sylvainguiton

Merci Fred,

un autre aspect qui me frappe dans la présentation que J. Brun fait de la question (p. 28) est l'idée que le Multiple naît de l’arrachement à l’Etre unique, de la "chute" (et le mot est connoté pour nous bien sûr) dans l’individualité. « Les choses en naissant , en se détachant de l’unité primitive et divine pour atteindre à leur être particulier actuel, ont commis une action impie...pour laquelle elles doivent subir le châtiment suprême » (L. Chestov cité p. 28).
Cette vision tragique de l'existence contraste avec le cliché d'une conception philosophique froide et dénuée de tourments.

Sur le sujet de l'Un et du Multiple, deux présocratiques se détachent nettement du peloton : Héraclite et Parménide. J'ai essayé de synthétiser ce que j'ai compris de leur pensée, ça peut nous aider
Les conséquences que leurs pensées ont eu sur le développement de la philosophie permettent de mesurer l'importance du pb de l'Un et du Multiple.
J. Brun écrit qu'avec Héraclite, le « fond de tragédie » sur lequel se profilent les relations de l'Un et du Multiple apparaît particulièrement. L'un de ses thèmes clé est celui des contraires : « la naissance et la conservation des êtres sont dues à un conflit de contraires qui s'opposent et se maintiennent l'un l'autre. » (E. Bréhier, Histoire de la philosophie, PUF, T1, p50).
Ce conflit est en même temps harmonie, car la vie et la mort, le jour et la nuit, l'hiver et l'été... se limitent et s'équilibrent.
Autre thème : le perpétuel écoulement des choses (« on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve »). La pensée est changement perpétuel ; l'Etre est inséparable de ce perpétuel mouvement. La sagesse consiste à découvrir la formule générale, le logos qui régit ces changements. Hegel écrira : « il n'y a aucune proposition d’Héraclite que je n'aie adopté dans ma logique » - et Hegel, on le sait, est le penseur de la dialectique.
En face se trouve Parménide, qui oppose une approche purement rationnelle à celle d'Héraclite, inspirée de l'expérience. Cette méthode rationnelle et critique va être le point de départ de toute la dialectique philosophique en Grèce. Son idée clé est : l"Etre ne peut surgir du néant et il ne peut ni naître, ni disparaître. Si ma pensée n'arrive pas à concevoir quelque chose, alors cette chose ne peut exister. Parménide croit en l'existence d'un être absolu, une substance unique à l'origine du monde. Mais l'homme est incapable de concevoir cela car il est limité dans sa pensée. Il affirme également que la réalité ne peut être comprise que par la raison et non par les sens.L'expérience des sens est trompeuse et sous l'emprise de l'apparence.
Pour J. Brun, nous faisons aujourd'hui tout le contraire, nous « nous détournons de l'Un au profit du Multiple, l'Eternité nous semble un concept creux et nous travaillons à intensifier et à accélérer le cours du devenir ». « Nous adorons le mouvement pour lui-même », « nous accumulons des expériences et nous récusons l'Expérience » (p. 30). On le voit, c'est tout l'inverse d'Héraclite. Parménide nous amène à nous recentrer sur la contemplation de l'Etre ; Il y est requis du penseur, s'il veut accéder à la certitude et rester digne de créance, d'asseoir son discours sur une pensée inflexible de l'être, décrit comme " formé tout d'une pièce, exempt de tremblement et dépourvu de fin"
Parménide est considéré comme le père de l'ontologie (doctrine de la théorie de l'être) ; il serait également le précurseur de la théorie de Platon sur les Idées (que nous verrons plus tard).

(Je sais, c'est une longue réponse !)

356.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty question suivante ? Ven 4 Nov - 9:42

sylvainguiton

sylvainguiton

Bonjour,

comme je vois que rien ne bouge (peut-être ai-je plombé la discussion avec mon intervention précédente ?! Smile ), je me permets de proposer une réponse à la question suivante, en espérant qu'elle suscitera une discussion.

Quelle est la relation de Socrate aux Sophistes ?

« Face aux sophistes qui prétendaient tout savoir et être capables de donner des leçons sur n'importe quel sujet, Socrate affirme qu'il ne sait rien, entendant par là qu'il vaut mieux une ignorance qui se connaît qu'une ignorance qui s'ignore » p 36
Socrate est donc en opposition avec eux, pas seulement pour une question d'arrogance intellectuelle. Les fondements même de leurs conceptions sont opposés. Pour les Sophistes, le Logos est coupé de toute relation avec une transcendance (« la Terre est coupée du Ciel »). C'est le règne du relativisme et de l'apparence : aux plus habiles discoureurs le pouvoir et l'influence. La langue n'est qu'un instrument de pouvoir, qui permet de prendre le contrôle sur les esprits, et puisqu'il n'y a plus de référent transcendant, les lois n'apparaissent que comme des coutumes arbitraires.
Socrate au contraire prête au langage une importance fondamentale. D'abord, il est en lien avec une transcendance : l'âme, qui jadis contemplait la vérité, la grade cachée au fond d'elle même, et c'est le langage, par le biais de la maïeutique, qui doit permettre de faire ressortir cette vérité. A l'attitude de triomphalisme individualiste, Socrate oppose un cheminement intérieur ; tel était le rôle de l'ironie socratique : par une élimination systématique des « caricatures », faire « accoucher » l'autre de sa vérité intérieure, par le biais du dialogue.
La relation de Socrate aux Sophistes, c'est donc l'opposition de la parole conçue comme instrument de pouvoir, - un bel emballage pour emballer les foules - et de la parole comme moyen d'accéder à l'Etre. On retrouve il me semble une telle opposition aujourd'hui. Le structuralisme entre autres a contribué à réduire le langage à un système, et le lien langage/réalité s'est pas mal distendu. Dans la société relativiste qui est la nôtre, le charisme, la sincérité ou la compétence de celui qui parle constituent souvent les seuls critères d'évaluation des ses paroles, et non leur vérité ou leur lien à une transcendance ou à des valeurs - voir la campagne pour 2012. Même nous, en tant que prédicateurs, ne sommes-nous pas concernés par ce « déclassement » du verbe ? Combien de paroissiens n'accordent de la légitimité à un sermon qu'en fonction de sa « forme », plutôt que d'y rechercher la parole de Dieu ?

obarrucand

obarrucand

Pardon à tous !

Je ne suis pas un habitué des forums et je me suis rendu compte qu'en choisissant l'option Post New j'ai ouvert un nouveau sujet sous mon nom dans le Forum... Cela n'était pas mon intention, je souhaitais me mettre à la suite de Sylvain dans la discussion sur l'Un et le Multiple. Donc un Post reply.

Toutes mes excuses Crying or Very sad

Olivier

sylvainguiton

sylvainguiton

tu peux copier/coller ta réponse et la remettre ici, pour garder la continuité.
(sion c'est vrai que je suis content !)

obarrucand

obarrucand

Tout d’abord je fais part d’un problème : alors que le site m’indique que je surveille le sujet, je n’ai pas été informé par Mail que des post ont été écrits. Après vérification les mails envoyés par le site ne figurent pas non plus dans les Indésirables ou le SPAM. Si quelqu’un a une lumière sur le sujet …

Sur l’opposition entre Héraclite et Parménide je ne résiste pas au plaisir d’apporter encore quelques éléments apportés par H. Dooyeweerd.

Nous sommes avec des représentants du motif antithétique qui est à la base de la philosophie grecque : celui de l’opposition entre la matière et la forme.
  • Avec Héraclite, on craint le seul motif de la matière qui renvoie à l’inquiétant Destin, qui laisse sans explication face aux phénomènes naturels, et l’on cherche à se rapprocher du motif de la forme pour introduire un principe de mesure et de proportion qui rassure. Essai d’une synthèse.

  • Avec Parménide, destruction de la synthèse et absolutisation de l’antithèse. La forme est l’Être, la seule voie de la vérité, le devenir n’est pas un véritable Être.


H. Dooyeweerd continue en montrant comment les Sophistes et Socrate, s’ils sont effectivement en opposition, restent à l’intérieur de ce motif.
  • Le but des Sophistes est de mettre aussi en avant le motif de la forme au travers de la glorification de la culture de la cité grecque, qui donne à l’homme sa vraie forme humaine.

  • Socrate s’attaque à la méthode des Sophistes, la rhétorique, et propose comme vraie voie de connaissance, comme première condition de la réflexion philosophique, la connaissance de soi-même. On est avec un idéal de la forme : maîtrise de soi-même, maîtrise de ses passions. Socrate cherche à tendre vers lui.


La suite peut-être quand nous aborderons Platon et Socrate.

J’en viens maintenant à la question de l’Un et du Multiple. Je suis content qu'elle soit sur la place, car je comptais justement en discuter !

Je rejoins Fred et Sylvain sur le côté tragique qui est associé à cette question dans la philosophie grecque. Cela m’a frappé.

Il y a quatre questions, certaines déjà évoquées :
  • la question de la relation de l’Etre aux êtres,

  • la question du passage de l’unité à la multiplicité,

  • la question de l’existence des êtres qui se joue, la question du devenir des êtres,

  • la question du statut de chaque chose dans l’ensemble du cosmos.

Comme le dit Fred, « Le Christianisme offre une réponse stable ».

Je propose les éléments suivants :
  • Le problème à sa solution en Dieu lui-même puisque Dieu est Une personne et Trois personnes. Le Dieu Trine du Christianisme est Un et Multiple.


  • Le passage de l’unité à la multiplicité en Dieu ? Peut-on dire qu’il est de toute éternité, par le Fils engendré du Père et l’Esprit procédant du Père et du Fils ?


  • La question de la relation de l’Etre aux êtres nous est donnée par le récit de la Genèse. L’homme est créé à l’image de Dieu, il est créé homme et femme. Unité de l’humanité et multiplicité de la différenciation sexuelle.


  • La question de l’existence et du devenir de l’homme reçoit aussi sa réponse au travers du mandat créationnel qui lui est adressé et de l’alliance qui est contractée. Cela règle aussi la question du statut de chaque chose dans ce qui est l’unité de la création.

396.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Création, oui mais... Lun 7 Nov - 8:52

Fred BICAN

Fred BICAN

Merci pour ce développement, qui nous situe à la fois SCHAEFFER et DOOYERWEED.
La doctrine de la création est en effet inévitable, car elle place l'homme d'emblée dans une situation d'humilité où il est obligé d'accepter le récit sur ses propres origines et celles de son monde, que seul le Créateur peut donner.
Il se pose cependant plusieurs questions, même si l'on admet ce préambule :
1°) quelle créationnisme ? (intégral, mâtiné d'évolutionnisme, etc.) De ce point de vue, je trouve que le cours inaugural de Ron BERGEY sur la façon de comprendre le texte de la création nous amène à reconsidérer le récit de la création avec un oeil neuf : ce récit est écrit avec comme référence la vision que l'homme a du monde qui l'entoure (et non d'un point de vue objectif absolu -type noumène kantien-).
2°) même lorsqu'on admet le "début" fondateur de la Genèse et le plan "création chute rédemption", la démarche philosophique humaine n'est pas pour autant fondée, car le récit de la chute (et de nombreux textes bibliques à sa suite) attire plutôt notre attention, sur le fait que la raison humaine est défaillante. Dans l'appréhension de la Révélation, nous avons l'assistance de l'Esprit (1 Co 2 : 12-16), mais pour le reste ? La Bible met systématiquement en garde contre la sagesse humaine (1 Co 2:13, Co 2:8, etc.). C'est pourquoi DESCARTES est obligé d'avoir recours à la métaphysique (Dieu qui est bon ne nous a pas trompé dans la capacité de nos sens à percevoir la réalité), pour poser la première marche de son doute systématique.

406.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Questions de préparation Lun 7 Nov - 14:04

EMELIE Gabriel



Bonjour à tous
Me voici dans ce forum que je viens de rejoindre. EN ce qui concerne le texte de Gilson, peux t on l'avoir?
Je pense commencer à répondre aux questions et apporter ma contribution très rapidement.
Gabriel

416.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Texte de GILSON Lun 7 Nov - 14:59

Fred BICAN

Fred BICAN

Salut Gabriel,
Je t'envoie le texte par mail.

426.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Introduction Lun 7 Nov - 17:05

EMELIE Gabriel



L'approche de Jean Brun sur la notion de commencement et des débuts est interressante et nous situe dans notre positionnement par rapport à l'histoire. Comme il le dit " il n'y a pas de véritable commencement dans l'histoire" p10. Il ya a un transhistorique existant et ce transhistorique nous parle de la Genèse, donc du commencement.
Cette pensée nous introduit dans la doctrine de la création qui se situant au commencement nous permet de nous projeter dans l'histoire et de ne pas commencer une histoire sans elle. Elle apporte à l'homme des réponses cohérentes sur les questions existentielles en le rattachant à un début.
La philosophie au cours des siècles s'est affranchie de ce commencement, a perpétué l'idée de l'homme autonome, et a développé des concepts et des théories instituant cette autonomie. Nous y retrouvons la pensée de F. Schaeffer avec la ligne de désespoir qui marque la volonté de l'homme de se placer au centre de l'univers et de revendiquer son autonomie totale ou partielle envers Dieu.
Pour Jean Brun, cette question de l'autonomie de l'homme était présente dans le jardin avec sa demande d'avoir accès à la connaissance pour devenir comme des dieux.
C'est exactement ce que traduit la philosophie grecque avec l'idée fondamentale que la connaissance permet l'élévation vers Dieu jusqu'à une identification avec lui, devenir dieu. L'homme s'auto proclame dieu, se définit comme le roi du monde et annonce la mort de Dieu.
C'est le remplacement du commencement avec le Verbe par le commencement avec l'action. Cette action qui conduit l'homme à toutes sortes d'entreprises pour pouvoir devenir des dieux capables de se sauver.
Comprendre l'essence de la philosophie humaine nous permet de proposer une théologie s'appuyant sur la création et la révélation, sur un Dieu transcendant, tout autre, sur un champ unifié de la connaissance qui apporte à l'homme les vraies réponses aux questions existentielles de son être et de son devenir.

436.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty photo Lun 7 Nov - 20:18

sylvainguiton

sylvainguiton

Bienvenue Gabriel,

peux-tu mettre ta photo toi aussi ? C'est plus sympa.

Fred BICAN

Fred BICAN

Admin a écrit:
Ch. 2 : Connaissance et dévoilement.
[...] Socrate.
4) Quelle est la relation de Socrate aux Sophistes ?

Les Sophistes d'après la formule de Protagoras (484-411) pensent que « L'homme est la mesure de toutes choses. » Il n'y a donc ni vrai, ni bien, car tout est relatif à l'individu. (BRUN, p.34).
-> ce penchant n'est pas sans évoquer l'égocentrisme instrumenalisé par la société de consommation où seul l'intérêt de l'individu finit par départager le bien du mal (cf. fameuse exhortation des média à la "tolérance").
Ce Relativisme, prolongé par le nihilisme sceptique de Gorgias (483-376), fonde la rhétorique des Sophistes, dont le but est d'« imposer aux autres les apparences [...] profitables à un moment donné », sans se soucier d'une vérité qui de toute façon n'existe pas (BRUN, p.34)
Socrate s'oppose aux Sophistes en les invitant par sa maïeutique (l'art d'accoucher les esprits) à une discussion, qui les amène à abandonner leurs a priori, afin de progresser dans leur approche du Bien et du Vrai (BRUN, p.36).
Il oppose au cynisme (au sens courant de ce terme en français) et à la démagogie sans scrupules des Sophistes, son « connais-toi toi-même » et tente de faire « accoucher l'interlocuteur de la vérité qui est en lui [...] masquée par les voiles de la sensation, de l'opinion, des préjugés ». (p.36)
Pour Socrate, l'homme égaré doit retrouver en lui, la lumière originelle (démarche initiatique de la raison), qui conduit le méchant à abandonner le mal. Il prône ainsi un "salut par la connaissance" (BRUN, p.36-37).

Fred BICAN

Fred BICAN

Admin a écrit: Platon.
5) Qu'est-ce que la théorie des Idées chez Platon ?

Pour Platon, il « faut nous détourner du visible qui aveugle pour rechercher l'Invisible qui éclaire » (allégorie de la caverne). La théorie des Idées permet de se détourner de l'empirisme, pour « une théorie de la connaissance », car « l'Être [est] dans le domaine de l'intelligible. » (BRUN, p.43)
Platon est réaliste, car pour lui l'Idée est une réalité et non une simple manière de penser. Il est idéaliste, car les objets sensibles ne sont qu'une apparence, qui ne porte pas de sens. (BRUN, p.44)
Cet idéalisme gnoséologique (connaissance de la déchéance du monde exprimée par le mythe) est aussi ontologique, car il repose sur Dieu, véritable mesure de toutes choses (plutôt que l'homme). (BRUN, p.44)

-> cette philosophie très séduisante, reposant sur une construction littéraire brillante et monumentale (v. liste des oeuvres de Platon) "recoupe" de nombreux thèmes de la Révélation biblique (déchéance du monde ambiant, révélation nécessaire pour y échapper, Dieu transcendant). De ce fait, elle représentera dans l'histoire de la théologie à la fois un outil et un piège, faisant parfois tombé le cheminement des théologiens dans des ornières qui les éloignent de l'Esprit des Ecritures.
Voir par ex. l'influence du néo-platonisme durant la basse antiquité (les Pères grecs sont influencés par Platon et le néoplatonisme, BRUN, p.87-88) ou même au cours du Moyen Age (Les philosophes médiévaux s'inscrivent dans un « triple héritage intellectuel » :
le platonisme, l'aristotélisme et le néoplatonisme, (BRUN, p.97-98)).
Ce constat nous amène à réfléchir sur nous-mêmes : quelle philosophie contemporaine influence notre théologie ? En avons-nous conscience ? Est-ce juste ? Est-il possible d'échapper à l'influence de la philosophie dominante de notre temps, que nous en ayons conscience ou non ?

466.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Chapitre 2 Jeu 10 Nov - 8:06

Florence Bruno

Florence Bruno

Chapitre II
1- La période présocratique se caractérise par une tentaive de donner une explication rationnelle « organisée » ‘(p17) du monde au lieu des cosmogonies de type mythique qui existaient jusque là.
Les réalités physiques sont au fondement de ces explications. La notion phusis –nature (commencement-déroulement- résultat) est au centre.
La préoccupation centrale de ces « penseurs tragiques » est la relation de l’Un et du Multiple (p23) et ils posent « les véritables problèmes philosophiques : celui de l’Etre et du Devenir » (p23)
2- Pour Thales de Milet l’eau est l’élément premier en y voyant selon Nietzche « l’unité de l’Etre » ( p24).
Animaxène avance que c’est l’air (âme, souffle vitail, air environnant) et Xénophane pense que c’est la terre. Ces deux éléments primordiaux entrent ensuite dans un système de transformations susceptible d’expliquer la diversification..
Héraclite, lui, conçoit le feu comme un élément premier, à l’origine des autres ; il pense le mouvement universel et envisage le retour perpétuel des choses selon un cycle en avançant l’idée que les contraires et leurs oppositions sont embrassés par l’unité.
Pour Parménide, le non-Etre n’existe pas, mais l’Etre est, c’est là la vérité.. Il est présent, éternel, homogène, indivisible ; les éléments eau terre etc.. sont de l’ordre de l’opinion. Platon développera la pensée contraire.
Démocrite, atomiste, développe l’idée que l’atome et vide sont les éléments constituants, le vide est non-être mais lieu ou se meuvent les atomes. Il existe en dehors de notre monde, il y a des mondes, pas de providence mais des forces créatrices aveugles.
Pythagore enfin pense le début « nons plus à l’aide s’éléments naturels, mais en partant du nombre, racine des proportions et de l’harmonie » (p25), racine de toutes choses. Le nombre traduit la division de l’Unité, et peuvent être bénéfiques comme maléfiques (p28)
3- Le problème de l’Un et du Multiple a touché l’interrogation fondamentale : qu’est-ce que l’Etre ? Etre unifié, Etre diversifié, Etre qui est, Etre qui disparaît, change etc…
Détaché de l’Un, le « Multiple naît de la chute dans l’individualité » (p28)
Le rapport entre l’Un et le Multiple permet une conception de l’éternité. L’existence est pensée comme une perte « l’abandon d’une source primitive » (p 28)

sylvainguiton

sylvainguiton

Bienvenue sur le forum, Florence.

Pour poursuivre la réponse de Fred, je vous propose l'explication que donne Jean Guitton :
« Platon observe que les êtres changent, qu'ils deviennent, qu'ils s'écoulent. Il est impressionné plus que de raison par cette évanescence, comme Héraclite, comme l'auteur de l'Ecclésiaste chez les juifs. Il croit à la possibilité d'expliquer ce flux, de le régir, d'y trouver un ordre. (…) il admet des invariants dans le changement, des lois, des formes. (…) Il se demande ce que la science physique présuppose de métaphysique latente, inexprimée. (…) Et il ne se contente pas de chercher quel est cet ordre. Il veut découvrir la raison de cet ordre. Il voudrait pouvoir monter jusqu'à l'Ordre suprême, que l'ordre cosmique manifeste. Il se figure alors qu'il existe des modèles intemporels, dont les choses « participent » et qu'on pourrait voir avec le regard de l'intelligence pure : il les appelle les Idées, d'un mot apparenté en grec, au mot voir ». C'est comme s'il existait un « modèle idéal intemporel, préexistant à l'oeuvre d'art, et que l'artiste happe pour ainsi dire dans le ciel pour l'incarner dans son argile propre sans jamais obtenir l'adéquation d'une forme si pure avec une matière si lourde, si rétive, si relative. » (Jean Guitton, Platon, Paris, Ed.Buchet/Chastel, 1960, p.25

jean BIKOUMOU

jean BIKOUMOU

Fred BICAN a écrit:
Admin a écrit: Platon.
5) Qu'est-ce que la théorie des Idées chez Platon ?

Pour Platon, il « faut nous détourner du visible qui aveugle pour rechercher l'Invisible qui éclaire » (allégorie de la caverne). La théorie des Idées permet de se détourner de l'empirisme, pour « une théorie de la connaissance », car « l'Être [est] dans le domaine de l'intelligible. » (BRUN, p.43)
Platon est réaliste, car pour lui l'Idée est une réalité et non une simple manière de penser. Il est idéaliste, car les objets sensibles ne sont qu'une apparence, qui ne porte pas de sens. (BRUN, p.44)
Cet idéalisme gnoséologique (connaissance de la déchéance du monde exprimée par le mythe) est aussi ontologique, car il repose sur Dieu, véritable mesure de toutes choses (plutôt que l'homme). (BRUN, p.44)

-> cette philosophie très séduisante, reposant sur une construction littéraire brillante et monumentale (v. liste des oeuvres de Platon) "recoupe" de nombreux thèmes de la Révélation biblique (déchéance du monde ambiant, révélation nécessaire pour y échapper, Dieu transcendant). De ce fait, elle représentera dans l'histoire de la théologie à la fois un outil et un piège, faisant parfois tombé le cheminement des théologiens dans des ornières qui les éloignent de l'Esprit des Ecritures.
Voir par ex. l'influence du néo-platonisme durant la basse antiquité (les Pères grecs sont influencés par Platon et le néoplatonisme, BRUN, p.87-88) ou même au cours du Moyen Age (Les philosophes médiévaux s'inscrivent dans un « triple héritage intellectuel » :
le platonisme, l'aristotélisme et le néoplatonisme, (BRUN, p.97-98)).
Ce constat nous amène à réfléchir sur nous-mêmes : quelle philosophie contemporaine influence notre théologie ? En avons-nous conscience ? Est-ce juste ? Est-il possible d'échapper à l'influence de la philosophie dominante de notre temps, que nous en ayons conscience ou non ?

Bonsoir Fred c'est jean . Juste une petite question: Est ce que tu peux un tout petit peu approfondir l'idée de " l'allégorie de la caverne" qui semble être une base fondamentale de la philosophie PLATONNICIENNE.

496.05 Philosophie pour théologiens - Page 2 Empty Allégorie de la caverne Jeu 10 Nov - 18:07

Fred BICAN

Fred BICAN

"L'allégorie de la caverne" est utilisée par Platon (in La République, Livre VII, d'après Wikipedia) pour décrire la condition humaine, par rapport à la contemplation de la vérité. Les hommes sont enchaînés dans une caverne, dos à l'entrée, qui laisse passer la véritable lumière, tandis que se projette en face d'eux, sur la paroi interne de la caverne, les ombres des réalités extérieures (réminiscences de mon cours de philosophie de Terminale).
Ainsi, pour Platon, les choses que nous percevons, au cours de notre vie terrestre, sont une projection imparfaite et déformée d'une réalité parfaite, appartenant au monde divin des idées et l'effort du philosophe consiste à déduire la vérité, sans se laisser abuser par les déformations de ses projections dans notre monde.

-> on pourrait faire un rapprochement avec 1Co13:12 : "Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu."
Cependant, le chrétien se distingue du platonicien, car c'est par une action de Dieu (la Révélation) qu'il connait la vérité (incarnée = Jésus-Christ et scripturaire = l'Ecriture, cf. Jac1:23, encore un miroir !) et que la raison du chrétien n'échappe aux carences de la chute, qu'à condition d'être conduite par le Saint Esprit(1Co2:12) offert par la grâce de Dieu, au moyen de la foi en Jésus. Tout dépend donc de l'oeuvre de Dieu et rien des capacités propres de l'homme, dont toute la nature (raison incluse) est défaillante et impropre à trouver le Bon et le Bien (Rm3:11-12). Le platonicien lui tente de trouver son salut au moyen de sa seule raison. Il tente de s'élever en se tirant par les cheveux...

jean BIKOUMOU

jean BIKOUMOU

Fred BICAN a écrit:"L'allégorie de la caverne" est utilisée par Platon (in La République, Livre VII, d'après Wikipedia) pour décrire la condition humaine, par rapport à la contemplation de la vérité. Les hommes sont enchaînés dans une caverne, dos à l'entrée, qui laisse passer la véritable lumière, tandis que se projette en face d'eux, sur la paroi interne de la caverne, les ombres des réalités extérieures (réminiscences de mon cours de philosophie de Terminale).
Ainsi, pour Platon, les choses que nous percevons, au cours de notre vie terrestre, sont une projection imparfaite et déformée d'une réalité parfaite, appartenant au monde divin des idées et l'effort du philosophe consiste à déduire la vérité, sans se laisser abuser par les déformations de ses projections dans notre monde.

-> on pourrait faire un rapprochement avec 1Co13:12 : "Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu."
Cependant, le chrétien se distingue du platonicien, car c'est par une action de Dieu (la Révélation) qu'il connait la vérité (incarnée = Jésus-Christ et scripturaire = l'Ecriture, cf. Jac1:23, encore un miroir !) et que la raison du chrétien n'échappe aux carences de la chute, qu'à condition d'être conduite par le Saint Esprit(1Co2:12) offert par la grâce de Dieu, au moyen de la foi en Jésus. Tout dépend donc de l'oeuvre de Dieu et rien des capacités propres de l'homme, dont toute la nature (raison incluse) est défaillante et impropre à trouver le Bon et le Bien (Rm3:11-12). Le platonicien lui tente de trouver son salut au moyen de sa seule raison. Il tente de s'élever en se tirant par les cheveux...
Merci Fred je te partagerai églement ma pensée u peu plutard dans ce sens que j'approuve.Dieu te bénisse

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