Apologétique, Faculté Jean Calvin
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Ch. 3, Question 16. Résumer le renouveau de la querelle des universaux dans la période médiévale.

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Paul Biancheri
Fred BICAN
obarrucand
sylvainguiton
Admin
9 participants

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Admin

Admin
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sylvainguiton

sylvainguiton

Rappel du problème :
« il s’agissait de savoir si les idées ou les espèces étaient de simples mots permettant des classifications ; oui répondaient les nominalistes pour qui seuls existent des individus ; non, répliquent les réalistes pour qui les Universaux sont des réalités véritables . » p100


Roscelin situe le problème dans une perspective théologique ; nominaliste, ne reconnaissant de réalité qu’aux « choses » individuelles et non aux Universaux des Réalistes, il en vient à affirmer que la Trinité est donc composée de trois personnes distinctes, comme trois dieux différents.


La réflexion se poursuit chez Guillaume d’Occam (p.131 ss). La question ici est : « la connaissance porte—elle sur des choses ou sur des concepts généraux qui seraient eux-mêmes des choses ou qui ne seraient que dans notre entendement ? »

« Entre les choses et le pensé , il faut choisir ». Lui choisit les choses, car seul le particulier est réel. Les Universaux n’existent que dans la tête de celui qui pense, et ces concepts, ces « entités inutiles » finissent par encombrer la philo et la théologie. Il faut éliminer les « espèces » et les « genres » qui s’interposent entre notre vision et les choses que nous voyons. Car sinon, nous ne parlons pas vraiment des choses elles-mêmes ; nous passons par des signes et des concepts qui ne sont qu’une médiation.
C’est ainsi qu’Occam remet en cause la construction aristotélicienne par ex., avec tous ses concepts, ses démonstrations... Par la suite, avec l’existentialisme sartrien ou le structuralisme, par ex., on va la perspective d’Occam pour remettre en cause la réalité de tous les Idéaux, le Vrai, le Bien, le Beau – notamment au nom de la liberté, et du désir qu’a l’homme de créer ses propres valeurs.

obarrucand

obarrucand

Entre ces deux nominalistes présentés par Sylvain, qui semble être les représentants du mouvement qui a dominé le Moyen Âge de préférence au mouvement réaliste, nous pouvons intercaler la figure de Pierre Abélard (XII°s, venu se réfugier à Cluny !), lui aussi nominaliste convaincu.

  • Les Universaux n’existent que dans le langage et leur étude relève de la logique. Cela a pour conséquence en théologie de faire tomber l’étude dans la sphère d’Aristote et de son système logique.

  • Les êtres individuels ne possèdent pas en eux-mêmes une substance universelle qui existerait en dehors d’eux. On peut se poser la question : pas de « solidarité » entre Adam et nous lors de la chute et pas de « nature » pécheresse de l’homme ? (Voir p 110 pour la lutte avec Saint Bernard à propos du péché.)

Fred BICAN

Fred BICAN

La "Querelle des Universaux" qui déchire le Moyen Âge est le prolongement médiéval d'une opposition entre les pensées :
- de Platon (l'Idée générale, le concept, prévaut sur les objets particuliers), suivi par les "réalistes" (car les "[concepts] Universaux" sont une réalité), parmi lesquels Albert le Grand, Jean Duns Scot, etc. ;
- et d'Aristote (il n'y a de réalité, que dans les objets concrètement observables eux-mêmes), suivi par les "nominalistes" (les "Universaux" n'ont de réalité que dans l'esprit de l'homme. Voir article de Wikipedia : "Universaux"), comme Guillaume d'OCCAM, qui pensent que « seul le particulier est réel » (BRUN, p.131-132)

D'après l'article de Wikipedia sur le sujet ("Universaux") Pierre Abélard tente un moyen terme entre les deux positions, que l'on nomme "conceptualisme". Thèse selon laquelle, "les concepts sont des étants généraux pensables en eux-mêmes mais toujours abstraits à partir d'une réalité singulière", ce qu'intègre la théorie de la connaissance de Thomas d'Aquin.

Paul Biancheri

Paul Biancheri

Rappelons que la débat sur les Universaux a eu lieu entre les nominalistes et les réalistes.
Pour les nominalistes les idées et les espèces sont de simples mots utilisés pour faire des classifications. Pour eux ce sont les individus qui existent et qui priment.
Pour les réalistes les Universaux sont des réalités véritables.
Par exemple pour les réalistes il n'y a de réel que l'Humanité alors que pour les nominalistes seuls les hommes sont réels.
Le problème se pose particulièrement dans 2 domaines.
Au niveau de la nature: les espèces que les naturalistes distinguent sont-ils de simples noms utiles pour classer les animaux ou constituent-elles une réalité biologique ?
An niveau de la société: nos modèles universaux sont L'Etat, la Volonté générale, le Peuple, la Société, le Parti, la Race etc.… sont-ils des réalités faces auxquelles le sujet humain individuel ne compte pas ?

Roscelin (1050-1120) nettement nominaliste a repris le problème des Universaux. il ramène à des mots les espèces et les genres, les parties d'un tout, et il a ainsi fondé, au Moyen âge, l'une des formes du nominalisme.
Théologien, il n'est pas franchement hérétique, mais sa conviction nominaliste l'amène a déclarer que la Trinité était obligatoirement de trois personnes distinctes, conclusion qui lui valut d'être accusé de croire qu'il y avait 3 dieux et il est accusé d'hérésie et doit s'enfuir en Angleterre. Il se réconciliera ensuite avec l'Eglise.
Au sujet de la trinité il a montré qu'en s'appuyant trop sur le raisonnement on tombe facilement dans le sabellianisme ou l'arianisme.
Si Abélard affirme que la dialectique de Roscelin aboutit à l'hérésie, il n'établit pas néanmoins que Roscelin ait fait sortir sa doctrine sur la Trinité de son nominalisme

EMELIE Gabriel



L’affirmation d’Aristote « Il n’y a de science que du général, d’existence que du particulier » met en œuvre ce que l’on a appelé la querelle des universaux
Dans la période médiévale, il y a deux lignes de force :
- la question de l’union et de la séparation entre les idées et les individus, entre le Créateur et les créatures
- la question de la foi et du savoir. Faut-il croire pour comprendre ou comprendre pour croire ?

Cette querelle des universaux reprend vie sur la question des idées et des espèces. S’agit-il de simples mots permettant une classification ?
D’un côté, les nominalistes répondent par l’affirmative car seuls existent les individus, seuls les hommes sont réels. De l’autre les réalistes répondent par la négative car seul l’Humanité est réelle.
La grande question qui se dégage de cette querelle est la place qu’occupe le sujet humain au milieu des universaux. Jean Brun pose cette question qui est contemporaine devant les universaux modernes qui occupent la place du Grand Etre véritable humanitaire.

Monnier

Monnier

La querelle des universaux peut se résumer comme suit : « …il s’agissait de savoir si les idées ou les espèces étaient de simples mots permettant des classifications ; oui répondaient les nominalistes pour qui seuls existent des individus ; non, répliquent les réalistes pour qui les Universaux sont des réalités véritables. Pour les réalistes il n’y a de réel que l’Humanité ; pour les nominalistes seuls les hommes sont réels. » (p.100).
Cette querelle ne prend pas son origine au Moyen-Age. Elle est un vieux combat que Platon (qui donnera naissance au courant « réaliste ») menait contre Aristote (qui donnera naissance au courant « nominaliste » pour qui les universaux sont des mots et non des choses). Roscelin recentre le problème dans une perspective théologique. En tant que nominaliste qui n’accorde de caractère réel qu’aux « choses » individuelles (à l’inverse des réalistes qui l’accordent aux universaux), il affirme que la Trinité est composée de trois personnes distinctes. Dieu n’est pas trine, il est fait de trois divinités.

frédéric

frédéric


Qu’est ce que la querelle des universaux ? Dans « isagogè Porphyre se demande si les espèces, les genres, les idées sont des réalités vérifiables, comme Platon semblait le penser, ou de simples notions de l’esprit qui ne sauraient exister comme l’affirmait Aristote ». Voilà le débat qui traverse le moyen age.
A la question, les idées et les espèces ne sont ils que des mots permettant une classification ?
- OUI pour les nominalistes car pour eux seul l’individu existe et sont réels. Les espèces ont donc une réalité biologique et comptent.
- NON pour les réalistes pour qui seul l’Humanité est réelle. Ainsi les espèces, les individus importent moins que ces grandes réalités.

Premier renouveau au XIe siècle. C’est Roscelin (1050-1120), penseur du XIe siècle qui reprend le problème des universaux pour le « situer dans une perspective théologique », p 100. Ainsi, étant nominaliste, l’individu existe, il voit Dieu comme obligatoirement composée de trois personnes distinctes, la trinité.

Second souffle par Abélard au XIIe siècle
. Lui aussi nominaliste (les universaux sont des mots), les être ne possèdent pas en eux une substance universelle(Humanité) existant hors d’eux même. Il fait avancer le débat, en développant une méthode (Oui et non) montrant que les conflits apparents peuvent être surmontés (ce que T. d’Aquin fera dans sa somme).

9Ch. 3, Question 16. Résumer le renouveau de la querelle des universaux dans la période médiévale. Empty Résumé Lun 14 Mai - 7:15

Admin

Admin
Admin

Les trois grands noms du nominalisme ont été évoqués par vous tous : ce sont Roscelin (opposition d'Anselme), Abélard et Occam.
Pour les nominalistes en effet, les mots ne se réfèrent pas à des réalités existantes que ces termes ne feraient que décrire. Ils ne sont que pure logique et n'ont de sens que dans un emploi linguistique et rhétorique.
Pour les réalistes, la signification des mots fait plus que renvoyer "symboliquement" à une réalité mais sont une description "réelle" si on peut le dire ainsi, de réalité existantes.
Ce débat sera très important pour les deux premières générations de Réformateurs dont l'essentiel tiendront des positions médianes sur ce point (tendant plus vers le réalisme cependant). Il faut noter que ceux des Réformateurs qui auront eu une formation théologique formelle auront été mis en contact avec l'école nominaliste ainsi qu'avec cette autre école médiévale importante connue sous le nom de volontarisme.
On peut distinguer chez les nominalistes comme le fait Jean Brun, une direction aristotélicienne (103-104), notamment par leur conviction que les réalités sont particulières et individuelles et qu'il est impossible, voire illégitime de chercher une unité aux réalités en des concepts "universels" qui existeraient en dehors des choses particulières.

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Guillaume

Guillaume

Roscelin (1050-1120) reprend le problème des universaux pour le situer dans une perspective théologique. Les universaux modernes sont lʼÉtat, le peuple, la science, histoire, le parti. Pour les nominalistes, seuls existent les individus. Rosselin était nettement nominaliste ; mais cela lʼamenait à dire que la Trinité était obligatoirement composée de trois personnes distinctes, conclusion qui lui valut dʼêtre accusé de croire quʼil y avait trois dieux.
Pierre Abélard (1079-1142) est connu du grand public pour ses amours tragiques avec Éloïse. Dans la querelle des universaux, Abélard se présente comme un nominaliste convaincu. Les universaux sont des mots et non des choses.
Guilaume dʼOccam (1290-1348) est dans la lignée des nomilalistes, et dénonce les raisonnements dʼAristote et de Thomas comme n'étant que des verbalismes, des édifices construits par la raison et non par la foi. Ce franciscain se met uniquement sous la protection de lʼamour tout-puissant et gratuit de la volonté divine. La porte est désormais ouverte à un scepticisme ou à une dénonciation de la théologie au profit de la science, ou à un mysticisme pur qui sʼabandonne à la volonté de Dieu et dont personne ne peut rendre compte. Occam a ouvert la porte à des nihilismes humanistes en fermant celle de la raison.

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