En s'opposant à l'immanentisme des penseurs et mythes qui l'ont précédé, Augustin rejette aussi la divinisation de la nature.
Car, si Dieu ne se trouve pas dans l'homme (contre l'introspection néo-platonicienne), il ne peut pas non plus se confondre avec la nature.
-> cette affirmation me semble d'une actualité brûlante pour notre époque, où le développement d'une pensée quasi-mystique sur la "terre-mère", souvent appelée "Gaïa" du nom de la déesse primordiale de la cosmogonie grecque, (v. La Théogonie d'Hésiode), mère des dieux et de toutes les créatures. Voir par exemple, l' "hypothèse Gaïa" de l'écologiste James LOVELOCK (1970) présentant la terre comme un système intelligent. Théorie largement exploitée par les mouvements New Age (v. article Gaïa sur Wikipedia) et qui n'est pas non plus incompatible avec l'approche bouddhiste, dont nos compatriotes sont hélas friands.
Pour Augustin, seul Dieu apporte la solution de la tragédie de la vie humaine. Les platoniciens se trompent, car ils ignorent le Médiateur, à la fois homme et Dieu, Incarnation du Verbe, venu prouver l'amour de Dieu pour délivrer les hommes de la mort, en mourant lui-même. (BRUN, p.92) le Dieu de l'Ecriture est à la fois immanent et transcendant.