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Ch. 3, Question 14. Quel est le point de départ de la recherche de St. Augustin ?

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sylvainguiton
obarrucand
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obarrucand

obarrucand

Saint Augustin commence par récuser tous les paganismes qui partent des choses pour aller vers Dieu, qui divinisent les éléments de la nature.

Il refuse ensuite, et c’est tourner le dos à la philosophie grecque dans sa plus grande part, les perspectives immanentistes qui prétendent découvrir Dieu dans l’intériorité de la conscience et qui aboutissent à une divinisation de l’homme. Saint Augustin va poser la question « Qui est l’homme ? » et non « Qu’est-ce que l’homme ? ».

Il présente enfin l’homme comme un être vivant un état d’aliénation vis-à-vis de Dieu : « l’homme vit une maladie et une tristesse dont Dieu seul peut être le médecin et le consolateur ».

On est loin de la vision de Platon et du néoplatonisme et apparaît la nécessité du Médiateur, à la fois homme et à la fois Dieu.

sylvainguiton

sylvainguiton

obarrucand a écrit:Saint Augustin commence par récuser tous les paganismes qui partent des choses pour aller vers Dieu, qui divinisent les éléments de la nature.

Il refuse ensuite, et c’est tourner le dos à la philosophie grecque dans sa plus grande part, les perspectives immanentistes qui prétendent découvrir Dieu dans l’intériorité de la conscience et qui aboutissent à une divinisation de l’homme. Saint Augustin va poser la question « Qui est l’homme ? » et non « Qu’est-ce que l’homme ? ».

Il présente enfin l’homme comme un être vivant un état d’aliénation vis-à-vis de Dieu : « l’homme vit une maladie et une tristesse dont Dieu seul peut être le médecin et le consolateur ».

On est loin de la vision de Platon et du néoplatonisme et apparaît la nécessité du Médiateur, à la fois homme et à la fois Dieu.

Je souscris à ce résumé, et au fait qu'on s'oppose ici à toute la démarche qui a été étudiée dans la philosophie grecque. Quand Saint Augustin fait le constat qu’ « il y a dans l’homme des choses que l’esprit même de l’homme, qui est en lui, ne sait pas », ça ressemble à une définition de l’inconscient freudien, mais le propos de Saint Augustin n’est pas là ! Cependant c'est tout à fait nouveau et cela tranche effectivement avec la pensée antique. Il en conclue que « la Vérité n’est pas en nous, mais c’est nous qui sommes en elle ». L’image de la Lumière est éloquente : elle rend les objets lumineux mais ne provient pas d’eux. De même la Vérité en l’homme. Cela met l'homme sans Dieu dans une situation tragique puisqu'il ne peut produire lui-même la lumière. (p. 93 : "l'homme a voulu être sa propre lumière et n'a engendré que du désordre")
Je me demande s’il n’y a pas un lien biographique ici avec la célèbre histoire du vol des poires que Saint Augustin raconte dans « Les confessions » : lorsqu’il avait 16 ans, il a volé des poires non par nécessité, mais – et c’est ce qui l’effraie- juste pour le plaisir de faire le mal. « « Oh laideur de l'âme qui abandonnait votre (Dieu) soutien pour sa ruine, et ne convoitait dans l'infamie que l'infamie elle-même ». Le voilà déstabilisé. Que faire ici du « Nul n’est méchant volontairement » de Socrate ? Il découvre là qu’il y a en lui un plaisir du mal qu’il ignorait – n’est-ce pas là une des choses « que l’esprit même de l’homme, qui est en lui, ne sait pas » ? Pour prendre conscience de la faute qu’il commet ici et de l’état de son cœur, il dépend entièrement de la lumière de Dieu, qui met en relief la corruption de son cœur.

4Ch. 3, Question 14. Quel est le point de départ de la recherche de St. Augustin ?  Empty Contre l'immanentisme Mar 6 Déc - 16:30

Fred BICAN

Fred BICAN

En s'opposant à l'immanentisme des penseurs et mythes qui l'ont précédé, Augustin rejette aussi la divinisation de la nature.
Car, si Dieu ne se trouve pas dans l'homme (contre l'introspection néo-platonicienne), il ne peut pas non plus se confondre avec la nature.

-> cette affirmation me semble d'une actualité brûlante pour notre époque, où le développement d'une pensée quasi-mystique sur la "terre-mère", souvent appelée "Gaïa" du nom de la déesse primordiale de la cosmogonie grecque, (v. La Théogonie d'Hésiode), mère des dieux et de toutes les créatures. Voir par exemple, l' "hypothèse Gaïa" de l'écologiste James LOVELOCK (1970) présentant la terre comme un système intelligent. Théorie largement exploitée par les mouvements New Age (v. article Gaïa sur Wikipedia) et qui n'est pas non plus incompatible avec l'approche bouddhiste, dont nos compatriotes sont hélas friands.

Pour Augustin, seul Dieu apporte la solution de la tragédie de la vie humaine. Les platoniciens se trompent, car ils ignorent le Médiateur, à la fois homme et Dieu, Incarnation du Verbe, venu prouver l'amour de Dieu pour délivrer les hommes de la mort, en mourant lui-même. (BRUN, p.92) le Dieu de l'Ecriture est à la fois immanent et transcendant.

Paul Biancheri

Paul Biancheri

Son premier point de départ serait sa vocation et questionnement philosophique suite à La lecture de "l'Hortensius" de Cicéron ainsi que son éveil aux Ecritures suite à la prédication par l'évêque Ambroise.

Mais ce sera surtout son questionnement sur l'homme, sa recherche de vérité, sa sincérité et sa loyauté envers lui-même qui est à la base de sa recherche et de sa fructueuse réflexion.
Ceci le poussera d'une part a refuser les paganismes qui partes des choses pour aller vers Dieu ou qui divisent la nature et a refuser les perversions qu'il trouvait chez les grecs mais aussi a se rendre compte que "l'homme n'est pas une réponse pour l'homme". D'ailleurs L'Ecriture ne dit-elle pas "malheur à l'homme qui se confie dans l'homme !" Jér 17.5

Comme l'a bien rappelé Fred, St Augustin "refuse les perspectives immanentistes qui prétendent découvrir Dieu dans l'intériorité de la conscience et qui aboutissent à une divinisation de l'homme". Et Ceci l'amène à se poser la question fondamentale "Qui est l'homme ?" et non pas "Qu'est-ce que l'homme ?". Définir l'homme comme un "quoi" et à partir de là prétendre cerner l'essence et la réalité de la nature humaine n'ont en rien satisfait St Augustin.

Et par ailleurs il se pose une autre question fondamentale et concrète"D'où vient le mal qui a été mis en moi ce qui me pousse à ne pas vouloir le Bien alors que j'ai été créé par Dieu !".
Ceci nous rappelle la réflexion de Saint Paul dans Romains 7.18-19 "J'ai la volonté mais pas le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas"

EMELIE Gabriel



La pensée de Saint Augustin se situe dans la recherche d’une réponse à un questionnement qui ne lui est apportée ni par Platon, ni par les néoplatoniciens. Il fait partie des pères latins de l’Eglise et contrairement à ses pairs, il se démarque des paganismes qui partent des choses pour aller vers Dieu et de ce qui divinise les éléments de la nature. Pour lui, la Terre n’est point son Dieu, pas plus que le Ciel et le Soleil. Il refuse également de trouver Dieu dans l’homme lui-même voyant en l’Homme une interrogation permanente plutôt qu’une réponse. La question principale qui anime sa pensée est le « Qui est l’Homme ? ». Il y a selon lui chez l’Homme des choses qui lui-même en tant qu’Homme ne sait pas, ce qui montre sa complexité.
En se considérant, il est saisi de ce qu’il y a en lui et il compare cela à Dieu et à sa Lumière qu’il a répandu en lui pour lui permettre de se questionner. Mais il se demande où il a pu trouver ce Dieu là et pense que ce Dieu là est au-dessus de lui.
La vie est pour lui une maladie et une tristesse que seul Dieu peut guérir. Il voit ainsi Dieu comme médecin et consolateur pour cette vie.

7Ch. 3, Question 14. Quel est le point de départ de la recherche de St. Augustin ?  Empty Résumé Lun 14 Mai - 6:38

Admin

Admin
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Le point de départ d'augustin est en effet présenté par Brun à la p. 91, par cette citation que plusieurs ont mentionnée :
« S.A. commence par récuser tous les paganismes qui partent des choses pour aller vers Dieu, ou qui divinisent les éléments de la nature, toutes perversions qu'il trouvait chez les Grecs dont il n'aimait ni la langue ni la mythologie ... »

La conviction à l'origine de la pensée augustienienne est donc que l'homme ne peut découvrir Dieu dans l'homme. Cette conviction fondamentale est en fin de compte celle de la révélation ou de la grâce.

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Guillaume

Guillaume

Il dénonce chez Platon et les néoplatoniciens toute recherche dans la nature ou la connaissance qui soit capable de donner à lʼhomme un rapport avec Dieu.

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