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Socrate : 4) Quelle relation de Socrate aux Sophistes ?

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Paul Biancheri
EMELIE Gabriel
Fred BICAN
obarrucand
8 participants

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obarrucand

obarrucand

Ceci est le sujet d'ouverture de la quatrième question posée par Yannick Imbert dans ce chapitre.


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2Socrate : 4) Quelle relation de Socrate aux Sophistes ? Empty Socrate et les Sophistes Mar 22 Nov - 15:39

Fred BICAN

Fred BICAN

Admin a écrit:
Ch. 2 : Connaissance et dévoilement.
[...] Socrate. 4) Quelle est la relation de Socrate aux Sophistes ?

Les Sophistes d'après la formule de Protagoras (484-411) pensent que « L'homme est la mesure de toutes choses. » Il n'y a donc ni vrai, ni bien, car tout est relatif à l'individu. (BRUN, p.34).
-> ce penchant n'est pas sans évoquer l'égocentrisme instrumenalisé par la société de consommation où seul l'intérêt de l'individu finit par départager le bien du mal (cf. fameuse exhortation des média à la "tolérance").
Ce Relativisme, prolongé par le nihilisme sceptique de Gorgias (483-376), fonde la rhétorique des Sophistes, dont le but est d'« imposer aux autres les apparences [...] profitables à un moment donné », sans se soucier d'une vérité qui de toute façon n'existe pas (BRUN, p.34)
Socrate s'oppose aux Sophistes en les invitant par sa maïeutique (l'art d'accoucher les esprits) à une discussion, qui les amène à abandonner leurs a priori, afin de progresser dans leur approche du Bien et du Vrai (BRUN, p.36).
Il oppose au cynisme (au sens courant de ce terme en français) et à la démagogie sans scrupules des Sophistes, son « connais-toi toi-même » et tente de faire « accoucher l'interlocuteur de la vérité qui est en lui [...] masquée par les voiles de la sensation, de l'opinion, des préjugés ». (p.36)
Pour Socrate, l'homme égaré doit retrouver en lui, la lumière originelle (démarche initiatique de la raison), qui conduit le méchant à abandonner le mal. Il prône ainsi un "salut par la connaissance" (BRUN, p.36-37).

EMELIE Gabriel



Les Sophistes veulent enseigner l’art de manier le discours pour manipuler un auditoire.
Selon Jean Brun « tout individu doit apprendre l’art d’imposer aux autres les apparences qui lui sont profitables à un moment donné. Selon lui, le discours n’étant plus chargé d’enseigner ou de transmettre une vérité, on arrive à une situation ou il devient impossible de connaitre le Vrai et le Faux.
Chaque individu est libre alors de poser le fondement de ses propres valeurs et lois, ce qui entraine l’Homme vers la démesure. La Mesure devient ce que l’Homme mesure.

Socrate aborde la question de sa vision du monde en affirmant dès le départ son ignorance. Il vaut mieux selon lui un ignorant qui se connait plutôt qu’un ignorant qui s’ignore. Il doit chercher à connaitre la Vérité, la Vrai et pour cela, c’est de lui-même, du fond de son être qu’il doit la faire remonter. Elle est en l’Homme, mais masquée par les voiles de la sensation, de l’opinion, des préjugés et c’est la discussion qui va permettre d’éliminer toutes les caricatures troublantes pour qu’elle apparaisse.

Ce n’est pas l’apparaitre, le discours, la rhétorique, l’art de convaincre qui va être primordial, c’est l’Etre qui dans son intériorité va trouver au plus profond de lui la connaissance qui va le conduire vers le salut.

Paul Biancheri

Paul Biancheri

Pour les sophistes ce qui importe ce n'est d'avoir une vision du monde mais l'art de manier le discours pour manipuler utilement un auditoire.
La Mesure n'est plus ce à quoi l'homme doit se mesurer, et selon la formule de Protagoras "L'homme est devenu la mesure de toutes choses" et en conséquence l'essence des choses varie selon les individus.
On ne peut donc plus parler ni de vrai ni de bien puisque tout est relatif à l'individu et ce relativisme conclut au final "qu'il n'y a donc que les apparences et non des réalités qui comptent". L'essentiel étant que l'orateur soit convaincant et capable d'inculquer à son auditoire les opinions nécessaires.

Ainsi comme les sophistes, Socrate se détourne de la recherche au sujet de la construction de l’Univers, la jugeant inutile : son intérêt se porte sur l’homme.
Mais contrairement aux Sophistes, Socrate ne se contente pas des apparences pour faire fi des réalités. Bien au contraire il parlait à chacun en cherchant à faire réfléchir son interlocuteur. On le comparait à un taon qui empêchait les chevaux de dormir!
Incessant questionneur, il passait au crible de l’interrogation toutes les habitudes de pensée mettant ainsi son interlocuteur face à ses contradictions et ses limites. Il voulait leur montrer que la VRAIE SAGESSE consiste à reconnaître dans un premier temps son ignorance "Je ne sais qu’une seule chose, c’est que je ne sais rien" afin de s’acheminer vers la difficile découverte de la vérité que CHACUN A EN SOI sans le savoir. J. Brun p36
C'est pourquoi Socrate compare son art à celui de la sage-femme: la maïeutique. Il s'agissait pour lui de faire accoucher son interlocuteur de la vérité qui est en lui mais qui est masquée par les voiles de la sensation, de l'opinion et des préjugés et donc de ne surtout pas s'en tenir aux apparences voir p37.

Contrairement aussi aux sophistes, suite a des démêlés avec la justice Socrate montrera le chemin du Vrai et refusera tout aide pour s'évader. Son "jusqu'au-boutisme" conduira ce héros du langage à boire la ciguë et à mourir tout en discutant paisiblement sur l'immortalité de l'âme.

Florence Bruno

Florence Bruno

Bonjour à tous, je me suis un peu égarée dans le forum! Je réédite donc les post du sujet général. Belle année à tous sous Son regard!

Quelle est la relation de Socrate aux sophistes ?
Socrate n’approuve pas leurs méthodes pour deux raisons :
- ils conçoivent l’arrêté (vertu) comme un objet d’apprentissage, ils mettent en oeuvre des recettes pour persuader, pour défendre le pour et le contre, dans la formation de ceux qui se destinent à la vie politique, à la maîtrise de la parole. Les sophistes ne s’attachent pas aux valeurs du vrai et du bien puisque tout est relatif ramené à la mesure de l’homme. Ce relativisme, dont Protagoras est le grand défenseur, ramène le concept de la Vérité universelle à une Vérité qui vraie selon les individus. Si pour les sophistes « la Terre est désormais coupée du Ciel » (p35), Socrate croit en une Vérité autrefois connue, aujourd’hui voilée mais que l’on peut retrouver par l’apprentissage, particulièrement par l’introspection.
- La seconde raison est que les sophistes enseignent un savoir destiné à faire briller celui qui en est le détenteur. Socrate, lui, cherche la remise en question du savoir établi comme certitude, il cherche dans un dialogue qui questionne, qui dérange, un logos commun aux deux interlocuteurs pour aller vers quelque chose d’universel.

frédéric

frédéric


Les sophistes pensent que « l’homme est la mesure de toutes choses », ils relativisent, coupent la Terre du Ciel. Ils s’opposent à l’idée d’harmonie entre la loi, la nature, les mœurs et la cité. « Privées de Mesure, la Terre et la Cité sont ouvertes à toutes les démesures des individualismes entrant en conflit », p35, afin que le fort, donc le meilleur triomphe. Par l’ironie, le dialogue, Socrate s’oppose à eux qui prétendent tout savoir sur tout, en disant que lui ne sait rien, « entendant par la qu’il vaut mieux une ignorance qui se connait qu’une ignorance qui s’ignore », p36. Sa philosophie est critique par rapport à celle des sophistes.

Jérémie Mansion

Jérémie Mansion

Bonjour,

Je vais essayer de faire pour ma part un tableau récapitulatif entre les sophiste et socrate

Sophistes Socrate
citation: "l'homme et la mesure de toute chose"
Savoir soit-disant encyclopédique
Manipulation de la foule par le discours
Relativisme
Monologue
Capacité à discourir sur n'importe quoi
citation: "connais-toi toi-même"
affirmation de l'ignorance qui se connaît
recherche d'une connaissance (la vérité) en intériorité qui a besoin d'être accouchée, celle-ci ayant été voilé.
Apprendre en se resouvenir
découvrir le chemin intérieur qui conduise à l'Être
Un à un, difficulté avec le collectif
Dialogue
essayer de trouver une vérité sans artefact


En gros, il n'y a pas vraiment de liens, mais une opposition entre sophistes et Socrate.
Pour caricaturer: les sophistes sont les prototypes des manipulateurs / hommes politiques, et Socrate l'archétypes du coach, de la méthode "one-to-one discipleship". L'un n'a pas de limites, l'autre connaît ses limites.

Guillaume

Guillaume

Et moi, je ne fais que de reformuler...
Les sophistes
Protagoras (484-411) dit : «Lʼhomme est la mesure de toute chose». Les philosophies présocratiques meurent avec les sophistes. La mesure nʼest plus cela quoi lʼhomme doit se mesurer, elle devient ce que lʼhomme mesure. Le relativisme de Protagoras se prolonge chez Gorgias (483-376) par une sorte de nihilisme sceptique pour qui rien existe. Il nʼy a donc que les apparences et non des réalités. Par conséquent, tout individu doit apprendre lʼart dʼimposer aux autres les apparences qui lui sont profitables à un moment donné. Cet art est celui de la rhétorique. Un sophiste pouvez donc soutenir un jour dit thèse en répondant à tous ses contradicteurs et exposer le jour suivant les dix thèses contraires en réfutant également toutes les objections. Lʼessentiel est que lʼorateur soit convaincant et capable dʼinculquer à son auditoire les opinions nécessaires. Privée de mesure, la terre et la cité était désormais ouvertes à toutes les démesures des individualismes entrant en conflit, assurant le triomphe du plus fort.

Socrate (470 - 399) domine lʼhistoire de la philosophie grecque. Et pourtant, homme du dialogue, il nʼa rien écrit. Il ne nous est connu quʼà travers ce que nous en disent des disciples plus ou moins fidèles. Se promenant sur lʼagora dʼAthènes, il parlait à chacun en cherchant à faire réfléchir son interlocuteur comme un taon qui empêche les chevaux de dormir. Socrate affirme quʼil vaut mieux ignorance qui se connaît quʼune ignorance qui sʼignore. Les dialogues avec Socrate permettent dʼéliminer les caricatures. On ne sait peut-être pas ce que sont le vrai ou le bien, mais tout au moins on sait ce quʼils ne sont pas. Socrate affirme que nul nʼest méchant volontairement. Mais ce sage du dialogue est mort de ne pas être parvenu à communiquer à ses accusateurs ni à ses juges cette connaissance qui leur manquait.

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