Apologétique, Faculté Jean Calvin
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Ch. 4, Q24 : Quelles sont les questions que pose Kant ? Que dit Kant sur les preuves de l'existence de Dieu ? Quelle est la position kantienne sur le mal ?

+3
sylvainguiton
Fred BICAN
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Fred BICAN

Fred BICAN

Kant propose une théorie de la connaissance et une morale, sans recours à la théologie, ni à un empirisme. (p.246)
« Kant se demande : Comment une science de la nature est-elle possible, c'est-à-dire comment des formes de pensée peuvent-elles s'appliquer à la structure des choses ? » (p.247)
Kant veut instaurer un « tribunal de la raison », afin de poser la question essentielle : « Que puis-je savoir ? », ce sera son « criticisme ». Philosophie purement théorique, que complètera une philosophie purement pratique, qui pose la question « Que dois-je faire ? » (p.247)
Kant complète sa démarche en se demandant : « Que m'est-il permis d'espérer ? » (p.247)
Toutes ces questions « convergent vers la question clef : ''Qu'est-ce que l'homme ?'' » (p.248)

« Pour Kant , l'âme, le monde et Dieu sont des idées auxquelles ne correspond aucune réalité empirique, c'est pourquoi la psychologie, la cosmologie et la théologie dites rationnelles sont de pseudo-sciences qui se livrent à des constructions déductives invérifiables. » (p.251)
« En tant que système de phénomènes, le monde est déterminé et le physicien n'a pas besoin de faire appel à Dieu. Toutefois, le monde n'est pas auto-explicatif et il est nécessaire de sortir de la série des phénomènes pour avoir l'idée de la Source. » (p.252-253)
« En ce qui concerne l'idée de Dieu, Kant se livre à une critique des preuves qui s'y rapportent et les ramène toutes à l'argument ontologique [cf. Anselme de Canterbury et Thomas d'Aquin]. […] Les critiques de Kant portent, en effet, sur la notion de preuve et non sur l'existence de Dieu. » (p.253)
Pour Kant, Dieu comme toutes les "idées transcendantales [l'âme, le monde, ...]" a pour rôle de diriger l'entendement vers un but, mais celui-ci "demeure en dehors d'une expérience possible." (p.253)

A propos du mal, Kant préconise une morale qui " doit être instituée au niveau de l'homme lui-même " suivant une démarche rationnelle orientée par le Devoir. (p.253-254) La « religion se trouve ainsi maintenue ''dans les limites de la simple raison'' » (p.254)
Après avoir embrassé une vision optimiste du mal, inspirée du rousseauisme et de l'Aufklarung, Kant se prononce pour une théorie du « mal radical », appuyée sur le constat d'un « penchant naturel au mal » chez tout homme, qu'aucune pédagogie, ni politique, ni force humaine ne peut extirper. (p.257)
-> contrairement aux Lumières, il reconnaît ainsi que l'homme n'est pas moralement perfectible, dénonçant par avance le positivisme qui va parcourir le XIXe s.
Cependant Kant exhorte à ne pas s'enfermer dans un dolorisme du péché, mais à agir en "cultivant notre jardin" pour déraciner ce qui engendre des abus envers autrui. (p.257)

Cette approche du Mal, pour méritoire quelle soit ramène Kant à un raisonnement très pragmatique, bien éloignée de l'ambition déployée par son criticisme.
En effet : il constate l'omniprésence du mal chez l'homme et préconise d'agir contre... Mais pas d'analyse du "mal" en lui-même. Or, la confrontation avec le "devoir" dont il fait la base de sa morale, risque fort de produire bien des maux... (ex. la 1re Guerre Mondiale s'est nourrie de l'idée de Devoir).

3Ch. 4, Q24 : Quelles sont les questions que pose Kant ? Que dit Kant sur les preuves de l'existence de Dieu ? Quelle est la position kantienne sur le mal ? Empty ma synthèse Jeu 2 Fév - 14:34

sylvainguiton

sylvainguiton

(J'ai fait ma petite synthèse à partir du livre de J. brun et d'autres documents.)

Sur les problèmes métaphysiques de l'existence de Dieu, l'immortalité de l'âme... il n'existe aucun accord entre les philosophes. D'où la nécessité d'une critique, « qui serve de tribunal devant lequel la raison elle-même pourrait juger ses prétentions et reconnaître ses limites », afin d'échapper au scepticisme d'un Hume.

Les trois grandes questions critiques auxquelles Kant tentera de répondre sont :
Que puis-je savoir? (quels sont les fondements de la connaissance?)
Que dois-je faire? (quels sont les fondements de la morale ? Que penser de la liberté humaine?)
Que m'est-il permis d'espérer?
Trois questions qui se ramènent à une seule : Qu'est-ce que l'homme ?
 En ce sens, la philosophie de Kant est une réflexion sur la condition humaine.

Que puis-je connaître ? Les phénomènes.

Nous ne connaissons pas les choses telles qu'elles sont en elles-mêmes indépendamment de nous (les choses en soi ou "noumènes") , mais seulement les choses telles que nous les présente notre faculté de connaître (les choses pour nous ou phénomènes).
Kant pense qu'il est possible d'atteindre la vérité dans les sciences. Dans la connaissance, ce n'est pas le sujet qui s'adapte à l'objet, mais l'objet qui s'adapte au sujet. C'est un changement de perspective total, car c'est on part de l'homme vers l'objet et non l'inverse. D'où le nom de "révolution copernicienne" donné par Kant lui-même à cette nouvelle conception de la connaissance.
Pour Kant, connaître un objet, c'est d'une part l'appréhender dans l'espace et le temps qui sont des formes qui appartiennent à la sensibilité du sujet et non à l'objet, et d'autre part lui appliquer des concepts qui appartiennent à l'entendement du sujet et non à l'objet.
En contrepartie, les objets de la métaphysique traditionnelle (l'âme ou le moi, Dieu, le monde, la liberté) ne peuvent pas être connus puisqu'ils sont de pures idées sans intuition sensible. Ainsi, il ne saurait y avoir de preuve de l'existence de Dieu. Telles sont, établies par la critique, les limites de notre jugement, incapable de produire une connaissance solide dès qu'il se prive de l'appui de l'intuition.

Les débats de la métaphysique sont donc des illusions produites par l'usage illégitime d'une raison ignorante de ses propres limites.

F. Schaeffer évoque cet aspect de la pensée kantienne dans « Démission de la Raison » :
« Après que la grâce ait été jusque-là opposée à la nature, au XVIIIe siècle l'idée de grâce disparaît, et le terme ne correspond plus à rien. Le rationalisme est désormais solidement établi sur ses positions et l'idée de révélation est absente en tous domaines. On ne s'exprime plus en termes de "nature et grâce" mais de "nature et liberté" (...)

Ce changement est considérable et constitue un signe évident de sécularisation. La nature a totalement éliminé la grâce qui a laissé la place, au "niveau supérieur", au mot "liberté".
Le système de Kant échoue lorsque celui-ci essaye de trouver une voie, quelle qu'elle soit, qui permette d'établir une relation entre le monde phénoménal de la nature et le monde nouménal des universaux. La ligne entre les deux "niveaux" (supérieur et inférieur) ne cesse de s'épaissir. »

En somme, il y a pour l'esprit humain une ligne (« la ligne du désespoir » de Shaeffer) qu'il ne peut franchir, et au delà de laquelle se trouve tout ce qui concerne Dieu. Toute idée de Révélation est niée. « La sécularisation est totale »

Autre question de Kant : Que dois-je faire ? mon devoir.
En morale, la raison se donne à elle-même ses propres règles (autonomie). Être moral, c'est faire son devoir, c'est-à-dire respecter les règles que l'on s'est données. La première grande règle, nommée « impératif catégorique », qui fonde tous les autres est donc :Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle, c'est-à-dire que tu puisses en même temps vouloir que tout le monde partage la même maxime que toi.

Le deuxième impératif catégorique pose la valeur inconditionnelle de toute personne :
Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi comme dans les autres toujours aussi comme une fin, jamais simplement comme un moyen .

L'homme en tant que personne possède une dignité qui l'élève au dessus de toute chose.

- le problème du mal : Kant pensa d'abord qu'on pouvait extirper le mal de l'homme par une « éducation convenable », avant de parler d'un « mal radical », un penchant au mal inhérent à l'homme et impossible à éliminer. « Il existe un penchant au mal devant lequel toutes les pédagogies et toutes les politiques resteront impuissantes » - p. 257. Mais Kant s'arrête à ce constat sans spéculer sur l'origine du mal.

obarrucand

obarrucand

Hume est celui qui réveille Kant de son « sommeil dogmatique » lorsqu’il déclare que ce que l’on prend pour une relation causale n’est finalement que le fruit de l’habitude. Kant va chercher à voir comment répondre à cette position qu’il prend pour un sophisme. Il est aussi interpellé par l’apparition de toutes sortes de métaphysiques contradictoires.
Kant va donc chercher à « fonder un système définitif qui assurera à la connaissance des fondements indiscutables. » (247) Il va travailler à mettre en place :

  • une philosophie pure théorique qui pose la question « Que puis-je savoir ? »

  • une philosophie pure pratique qui pose la question « Que dois-je faire ? »

Il discerne aussi que l’homme se caractérise par une croyance qui dépasse son savoir et pose une troisième question « Que puis-je espérer ? »
Ces trois questions convergent finalement vers la question clef de Kant « Qu’est-ce que l’homme ? »

Kant cherche à « cadrer » l’entendement humain comme les mathématiques sont cadrées afin que celui-ci ne puisse plus errer.
Ainsi l’entendement : « connaître consiste donc à synthétiser les intuitions empiriques à l’aide de catégories de l’entendement qui les organisent » (250). « la connaissance n’est autre chose que l’esprit en acte qui synthétise le donné sensible » (251). Mais la connaissance humaine peut aller au-delà et se porter aussi sur les idées. Kant veut étudier les conflits de la raison avec elle-même dans ce qu’il appelle la « Dialectique transcendantale ».

  • Il définit les « idées transcendantales » comme des « objets rationnels auxquels ne peut correspondre aucun objet donné par les sens. »

  • Il rebalaie alors les disciplines de la métaphysique traditionnelle qui porte sur l’âme, le monde et Dieu.

  • Il en conclut qu’elles ne sont que des pseudo-sciences qui se livrent à des constructions invérifiables car l’âme, le monde et Dieu sont des idées auxquelles ne correspond aucune réalité empirique.

  • Et puisque Dieu est une idée transcendantale à laquelle ne correspond aucune réalité empirique, les prétendues preuves de l’existence de Dieu reposent sur un vice de raisonnement : elles croient conclure à l’existence de Dieu alors qu’elles ne font que conclure de l’existence de Dieu. L’existence est un donné et ne peut pas être déduite.

Kant a d’abord une vision optimiste du mal (257) avant de pencher pour un « mal radical ». Il y a dans l’homme « ‘un penchant naturel au mal’ devant lequel toutes les pédagogies et toutes les politiques resteront impuissantes. » (257)
Il se borne à constater sans vouloir chercher une origine du mal. Ce que Kant demande : ne pas rester au repos à son sujet, même s’il « ne peut être extirpé par des forces humaines. »
Kant propose finalement de « cultiver son jardin », de résister à la prétention de devenir le surhomme qui cherchera à dominer son prochain.
Pour Jean Brun « le mérite du criticisme est de nous inciter à comprendre que l’homme est à lui-même un organe-obstacle et qu’il importe de le désabsolutiser, au même titre que le réel ou la société. » (258)

5Ch. 4, Q24 : Quelles sont les questions que pose Kant ? Que dit Kant sur les preuves de l'existence de Dieu ? Quelle est la position kantienne sur le mal ? Empty un petit complément Mar 7 Fév - 15:24

sylvainguiton

sylvainguiton

Un petit complément trouvé dans des cours de la fac des années précédentes (introduction à la théologie moderne, p12) :
« Kant est connu... pour l'application qu'il fait à la théorie de la connaissance de la distinction entre le noumène (les choses en soi) et les phénomènes. Le domaine nouménal, c'est la réalité en tant que telle, en dehors de toute connaissance humaine. Dieu, le monde, le moi, la liberté et l'immortalité existent réellement mais ce sont des « idéaux » qui débordent notre expérience. Nous ne savons pas ce qu'ils sont, même si nous savons qu'ils existent. »
« Les phénomènes sont à l'inverses des réalités que nos sens perçoivent. Dans ce domaine, la raison est apte à les connaître. Comme Hume, Kant pense que toute connaissance dépend de l'expréience. (…) mais de façon plus nuancée, de donnant à la raison une fonction suprême.
« Cette théorie de la connaissance constitue le fondement dialectique de la théologie moderne. D'une part rien n'est connaissable en soi, ainsi cela n'empêche pas d’affirmer que Dieu doit exister ; d'autre part, notre raison peut connaître et organiser de façon complète ce qui est appréhendable par les sens. Autrement dit, la réalité ultime nous reste inconnue ; il est impossible d'avoir une connaissance objective de Dieu... » « la connaissance de Dieu, la foi, constituent le premier terme de la dialectique. Elles dépassent notre raison... dans la théologie moderne, toutes les affirmations bibliques, telle que « Dieu est éternel », « Jésus est Seigneur... » expriment des convictions subjectives, non vérifiables, qui appartiennent au seul domaine de la foi et non à celui de la raison. »
En somme, Dieu ne peut jamais devenir un « phénomène », il est hors de notre réalité, au delà de nos sens, de notre raison...
Comme l'écrit D. Bonhoffer, « Dieu a été écarté toujours davantage du monde devenu majeur, du domaine de notre vie et de nos connaissances, et n'a conservé depuis Kant qu'une place au delà du monde et de l’expérience ».

Monnier

Monnier

Dans son œuvre, Kant met l’homme au centre d’une théorie de la connaissance et d’une morale sans avoir recours à une quelconque théologie ou à un quelconque empirisme. Il se posera plusieurs questions. La première est « Comment une science de la nature est-elle possible, c'est-à-dire comment des formes de la pensée peuvent-elles s’appliquer à la structure des choses ? » (Brun, p.247). La deuxième est « Que puis-je savoir ? » (Brun, p.247). Elle engendre une autre question : « Que dois-je faire ? » (Brun, p.247). Il se posera une quatrième question : « Que m’est-il permis d’espérer ? » (Brun, p.247). Ces 3 dernières questions convergent vers cette question clef : « Qu’est-ce que l’homme ? » (Brun, p.248).
« Les prétendues preuves de l’existence de Dieu reposent sur un vice de raisonnement : elle croient conclure à, alors qu’elles ne font que conclure de… » (Brun, p.253). Il ne critique par l’existence de Dieu (il n’est pas un athée) mais récuse les preuves qui tendent à prouver son existence ! Selon sa conception « L’Etre suprême demeure un idéal : ‘‘La réalité objective de ce concept ne peut pas être prouvée […], mais elle ne pas non plus être réfutée.’’ » (Brun, p.253).
Il a commencé à penser que « le mal n’était qu’une maladie guérissable par une éducation convenable… et par une politique adéquate reposant sur des Etats républicains. Puis Kant abandonna cet optimisme bien conforme à l’esprit de l’ Aufklärung … pour une théorie du ‘‘mal radical’’, ce que beaucoup lui reprochèrent. » (Brun, p.227) Selon Kant, l’homme est attiré naturellement par le mal et « toutes les pédagogies et (…) politiques mises en place resteront impuissantes. » (Brun, p.257).

EMELIE Gabriel



- Kant pose la question qui lui semble essentielle : que puis je savoir ? Puis une autre question : que dois-je faire ? qui le conduit à une troisième question : que m’est il permis d’espérer ? Ces trois questions fondamentales conduisent à se questionner sur : qu’est ce que l’homme ?
- Pour Kant, la question des preuves de l’existence de Dieu sont mal posées. L’existence de Dieu ne peut être déduite car c’est un absolu, un donné. « L’Etre suprême ne peut pas être prouvée, ni réfutée ».
- Kant croit d’abord que le mal est une maladie guérissable et qu’il suffit d’une éducation et d’une politique adéquate. Ensuite il évolue vers le fait que l’homme porte en lui un penchant naturel pour le mal et que toutes les actions humaines resteront impuissantes devant cet état.

frédéric

frédéric

Les question de Kant. Kant cherche à comprendre ce qu’est l’homme, par le biais d’un triple questionnement, que dois je savoir (philosophie de la théorie), que puis je faire ? (philosophie de la pratique), que puis je espérer (métaphysique)? C’est ainsi qu’il « place l’homme au centre d’une théorie de la connaissance et d’une morale sans recourir à une quelconque théologie ni à un empirisme quelconque », p 246. Sa théorie de la connaissance est un réalisme empirique pour qui tout commence avec l’expérience, et un idéalisme transcendental, car seul l’entendement peut rendre l’expérience compréhensible, p 247.

Des preuves de l’existence de Dieu ? « les prétendues preuves de l’existence de Dieu reposent sur un vice de raisonnement », p 253. Pour Kant, il existe le monde phénoménal, que l’homme peut saisir et comprendre plus ou moins, et il existe le monde nouménal, hors de l’expérience possible, et donc hors de notre portée. C’est à ce monde qu’appartient l’âme, le monde et Dieu appartiennent à des idées auquelles ne correspond aucune réalité empirique, et donc ce sont des pseudo sciences « qui se livrent à des construction déductives invérifiables », p 251. Ainsi pour lui, Dieu reste un domaine invérifiable, ni positivement, ni négativement. Pour lui, « le pays de la vérité demeure un île et nous ne devons pas nous avanturer sur la mer qui l’entoure en croyant pouvoir dépasser l’expérience » p 256.

La question du mal. Sa pensée évolue de l’optimisme (pensant que le mal « n’était qu’une maladie guérissable par une éducation convenable » et une bonne politique , a une théorie plus négative du « mal radical », p 257. Ce penchant naturel ne peut être extirpé par des forces humaines, c’est pourquoi il faut alors simplement « cultiver son jardin » pour couper les racines de ce qu’il pense être le mal (matérialisme, fatalisme, athéisme, incrédulité, fanatisme..). Kant s’arrête à une simple constatation, sans vouloir analyser les origines du Mal.

9Ch. 4, Q24 : Quelles sont les questions que pose Kant ? Que dit Kant sur les preuves de l'existence de Dieu ? Quelle est la position kantienne sur le mal ? Empty Résumé Lun 14 Mai - 15:53

Admin

Admin
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D'après ce que j'ai lu, certains ont fait de grands efforts de synthèse allant bien au delà de la simple lecture de Brun. Je vais essayer d'apporter encore quelques éclaircissements même si, pour les besoins de l'examen, l'essentiel a déjà été mentionné.

Pour bien comprendre le projet kantien, il faut le remettre en perspective avec la période précédente de l'histoire de la philosophie. Le contexte immédiat de Kant, c'est le scepticisme de David Hume. Kant indique même que c'est la lecture de Hume qui le sortit de sa torpeur intellectuelle.

On se rappelle comment l'empirisme dont Hume se fait le porte parole dans une direction radicalement sceptique, affirmait que le point de départ de toute connaissance était la connaissance sensible (voire expérimentale) du monde. Ce point de départ, Kant ne désire pas le remettre en question. Mais il veut éviter le scepticisme radical de Hume. Comment donc réconcilier possibilité de vraie connaissance conceptuelle avec un point de départ empirique ? Tout simplement en cherchant à catégoriser les affirmations (ou jugements) humains.

Kant commence par définir la dichotomie désormais classique de nouménal et phénoménal ... ce qui le conduit au rejet presque intégral des "preuve" de l'existence de Dieu (cf. les critiques régulières de Schaeffer contre ce système de pensée scientifique et rationnel).
Mais Kant affirme la possibilité de connaissance en démontrant l'existence d'une catégorie de jugements qu'il définit comme étant "synthétiques priori". Ce genre de jugements est normalement impossible : en effet ce qui est le résultat d'une synthèse ne peut pas être connu a priori (avant la synthèse). Ceci est vrai dans la plupart des cas, sauf en ce qui concerne deux données absolues qui conditionnent notre connaissance : l'espace et le temps. Ces deux catégories font partie de nos expériences et pourtant nous en avons de connaissance que synthétique.

Sur la base de cette observation Kant construit toute une théorie de la connaissance (avec son fameux triptyque des "Critiques") et conclue qu'une vraie science a comme objet le phénoménal, auxquels objets correspond une démarche empirique. Ce qui n'est pas empirique ne peut donc être rationnel. Ici il faut prendre garde à ne pas voir dans le projet kantien un projet de destruction de l'existence de Dieu. Au contraire, Kant a dit : "je fais de la place pour la foi" ... en déterminant un domaine dont on ne peut jamais conclure qu'il est rationnel ou non. D'où la construction des "idées transcendantales" dont Olivier donne un bon résumé.
Digression : certaines terminologies de Kant seront reprises par l'apologète Réformé Cornélius Van Til (école présuppositionnaliste).

Dans la perspective kantienne sur le Mal on croirait tout d'abord discerner l'influence de Rousseau mais Kant se tourne très vite vers une approche du "mal radical" devant lequel "toutes les pédagogies sont impuissantes" (257).

Il serait facile de sous estimer l'influence de Kant qui traverse la modernité pour nous atteindre jusque dans les fondements de notre ultra/hyper modernité. Kant a influencé la plupart des mouvements philosophiques continentaux depuis le 18e siècle. Nous pourrions simplement citer parmi d'autres :

- l'idéalisme allemand (Fichte, Schelling, Hegel)
- le néo-kantisme (École de Marbourg : notammen Ernst Cassirer)
- l'ère du soupçon (avec Schopenhauer, Kierkegaard, et bien sûr le nihilisme de Nietzsche)
- le marxisme
- la phénoménologie, l'existentialisme et l'herméneutique (et donc Heidegger, Sartre, Levinas et Ricœur)
- et de mon avis personnel, une partie de l'hypermodernité (encore appelée "modernité tardive").

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