Il y a deux séries de problèmes qui se posent ici :
D'abord, pour les Juifs s'est posée la question de la sainteté. Que veut dire être saint ? Comment vivre comme peuple « mis à part » par Dieu, choisi par lui, au milieu de gens d'autres croyances ? Car si choisir c'est renoncer, Dieu en se choisissant un peuple, mettait-il totalement à part les autres ? Et comment ce peuple allait-il remplir sa mission de « bénédiction des nations » ?
L'Ancien Testament pose ensuite d'autres questions auxquelles il ne répond pas, notamment celle des puissances spirituelles et des réalités post-mortem.
Ces questions sont en rapport avec celle de la justice, liées à celle de la venue du Royaume établi par le Messie, liées aussi à la question de la résurrection et du jugement dernier : le peuple attend que Dieu exerce sa justice sur le monde mais comment les choses se passeront-elles ?Les païens ressusciteront-ils aussi pour le jugement ?
- Partant, se pose la question de la droiture : qui sont les justes ? S'agit-il du peuple juif dans son entier ? Qui sont les vrais juifs - ? Les païens pourront-ils être comptés au nombre des justes et intégrés à l'alliance ? De fait, « quels rapports les juifs doivent-ils entretenir avec les autres peuples » ? (p. 164) Il apparaît que beaucoup de Juifs du premier siècle ne désiraient pas non plus, comme leurs ancêtres, intégrer les païens à l'alliance, mais qu'il y avait aussi une œuvre missionnaire active envers les autres peuples, pour les détourner des idoles et les amener vers le judaïsme. Les positions envers les païens étaient donc très variées.
- Se pose aussi la question des anges et démons liée à celle de la transcendance de Dieu, et l'influence du syncrétisme gnostique sur les premiers chrétiens.