Ch. 14-15. Q 13. Comment la Bible renvoie-t-elle une image des religions auxquelles nous sommes confrontés ?

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La Bible nous renvoie une image des autres religions, essentiellement de deux façons :

1- en présentant un christianisme, qui est invité à former le peuple de Dieu en adoptant une position atypique (GLASER dit "curieuse", p.238), qui remet en question tout lien politique ou culturel particulier (p.238-239), pour englober tous les peuples dans la proclamation de l'Evangile et invite à faire "de toutes les nations des disciples" (Mt 28:19).
Donc un christianisme qui se distingue nettement de tout autre démarche religieuse (cette idée pourrait être développée théologiquement, i.e. singularité de la Grâce, de l'incarnation, de la Trinité, de la certitude du salut, de l'adoption, de la justification, etc.);

2- en incitant les chrétiens à ne pas affronter les religions comme des "systèmes", mais à rechercher des individus perdus, qui ont besoin du salut offert en Christ.
La Bible offre de nombreux exemples de ce types (v. Naaman, Corneille, la Samaritaine, les disciples d'Emmaüs), qui nous invitent à réfléchir à l'approche la plus pertinente vis-à-vis des non-chrétiens aujourd'hui, pour annoncer l'Evangile. (p.245-246)

Si j'ai bien compris, il me semble que l'auteur propose des rapprochements entre certaines religions présentées dans la Bible et des religions actuelles.
- La religion cananéenne constitue un exemple de « culte païen » presque universel, avec son temple, ses idoles, ses rituels, le lien fait avec un lieu et un peuple
- Certaines religions peuvent ressembler au judaïsme légaliste du temps de Jésus, l’hindouisme par ex.
- Par ailleurs, on peut trouver une inspiration pour approcher l'Islam dans les exemples de Corneille (Dieu pourrait entendre les prières de non-chrétiens pieux et sincères), de la femme près du puits (adepte d'une religion proche du judaïsme, comme l'Islam est proche du christianisme), des pèlerins d'Emmaüs...
De manière générale cependant, même si certains chrétiens ont cru « voir » l'Islam en tant que système dans la Bible (sous la figure de l’antéchrist, par exemple, ou du judaïsme légaliste), il faut noter que la Bible « s'intéresse davantage aux êtres humains et à leurs relations avec Dieu qu'aux systèmes » (p.246). Attention donc aux généralisations quand on aborde les autres religions.
La Bible affirme clairement que les dieux des autres religions n'existent pas. Ce n'est pas une raison pour mépriser ceux qui croient en eux. Il est vrai qu'il n'y a qu'un seul Dieu et un seul sauveur, Jésus-Christ. Néanmoins, si tous les êtres humains sont pécheurs et ont besoin d'être sauvés (chrétiens comme non chrétiens), tous doivent aussi être respectés, dans leur dignité et leur culture notamment. Il faut se garder de toute arrogance et de tout mépris.

Je constate avec tristesse que monsieur Bican a bien eu du mal à passer à l'an nouveau... ou bien est-ce que sa tête a fait "boum !" au-dessus des pages de lecture ?

J'ai repris pour ma part la présentation de la remise en cause de la Bible en matière de "religion" qui est donnée p 239 :

• La religion qui fait passer en premier la loi et la tradition.

• La religion qui recherche l’expérience mystique aux dépens de l’action morale.

• La religion politisée qui se concentre sur la préservation d’une culture particulière ou sur le combat au profit d’un groupe ethnique particulier.

J'ai bien aimé l'idée d'extension du phénomène religieux à des comportements plus larges, ce qui nous amène à regarder au-delà des images traditionnelles. De même aussi l'accent mis sur le fait que nous sommes face à « un éventail d’êtres humains » (p 244) et qu' « il est difficile de faire coïncider une religion dans son ensemble dans une catégorie donnée » (p 239).

Par un système de « miroir ». Tout d’abord parce qu’elle parle d’hommes avant tout, et que « l’aperçu que nous donnent les Ecritures sur les gens en tant qu’individus famille et sociétés est également un aperçu sur nous et notre monde actuel » (p 238) et donc sur les religions, mais pas comme un traité. « il est impossible de trouver dans la bible un passage « qui montre comment considérer la totalité des peuples non chrétiens ». La bible peut être utilisée comme un miroir et on peut retrouver la religion cananéenne par exemple dans la religion africaine traditionnelle, l’hindouisme populaire, le système économique, ou le football comme chez l’auteur en Angleterre. A l’inverse le monde actuel peut se voir au travers de la bible, comme l’exemple des hindous dans la bible. Que l’on peut voir au travers de l’adoration idolâtre d’Egypte, d’Ephèse, ou dans les règles rituelles d’Israël. Idem pour l’Islam, qui a tout un éventail représentatif dans la bible (la loi comme les pharisiens, l’islam politique comme conquêtes assyriennes, l’islamiste sincère comme corneille…). Trois portraits types existent (corneille, la femme samaritaine et les disciples d’Emmaüs). En tant que religion l’Islam peut se voir au travers de la religion d’Abraham, des prophètes, de la bête de l’apocalypse, de la religion juive de l’époque de Jésus.

A partir des religions de la bible, nous sommes invites à réfléchir sur les problématiques que nous pouvons trouver dans les religions actuelles et ainsi à voir comment les comprendre, agir dans le cadre de notre mission, respecter leurs pratiques.
La religion cananéenne nous conduit à considérer les rituels, les nombreux dieux et esprits, l’idolâtrie et l’utilisation des images à l’hindouisme, la pratique pharisienne des évangiles comme la pratique musulmane.
Il y a des choses que Dieu condamne dans l’utilisation de la religion comme la portée de la loi et de la tradition en premier, la recherche de l’expérience mystique au détriment de l’action morale, la religion politisée au profit d’un groupe identifié.

L’image que renvoie la Bible des religions auxquelles nous sommes confrontés :
1)Les dieux des Cananéens qui sont présentés dans la Bible peuvent faire penser à la religion africaine traditionnelle, à l’hindouisme, voir même le système économique pour les pays développés.
Par exemple le football a les caractéristique des dieux car :
-Le lien avec le peuple est particulier : les habitants de la ville soutiennent leur club de foot.
-Le terrain de foot est considéré comme un Temple
-Les personnes font des sacrifices pour avoir leur billet malgré le peu de revenu.
-Les joueurs sont des idoles (figures religieuses)
-Il y a tout un rituel qui accompagne le fait de regarder un match.
-Cela affecte la personnalité des personnes (habillement, décoration, sujet de discussion…)

2)L’image que la Bible renvoie des pratiques religieuses des hindous et de l’hindouisme.
1.Les statues des dieux hindous, font penser à une forme d’idolâtrie.
2.Cette religion reflète aussi les pratiques religieuses d’Israël (les sacrifices et les règles de pureté)
3.On peut y voir également le légalisme qui a été traité par Jésus dans les évangiles (les règles , les traditions, l’impureté)

3)L’image que la Bible renvoie des musulmans et de l’Islam.
1.Avec la loi islamique, les musulmans sont comparés aux pharisiens qui étaient des légalistes.
2.Les musulmans militants qui pensent que l’islam est politique sont vus dans les conquêtes assyriennes et babyloniennes.
3.Les musulmans qui pratiquent leur religion avec beaucoup de piété peuvent être vu dans Corneille.
4.Certains musulmans peuvent être comparés aussi aux hypocrites des évangiles, aux magiciens dans les Actes, ou aux zélotes du temps de Jésus qui combattaient pour la liberté.
5. ….

Par l'effet du miroir. Jacques fait allusion a l'effet miroir en Ja 1.23, d'un point de vue éthique et pratique.
Dans un contexte plus large au sujet de notre regard et appréciations sur les autres religions, c'est faire aussi usage de la Bible comme d'un miroir en nous demandant: "Qu'est-ce que cela nous apprend sur nous-mêmes et sur les peuples que nous rencontrons ?"

Par exemple être prêt a revoir notre "théologie pratique" pour éviter d'exprimer de fausse suppositions au sujet des adeptes d'autres confessions en concluant hâtivement.
L'aperçu que nous donne les écritures sur les gens, en tant qu'individus, familles et sociétés, est également un aperçu sur nous et sur le monde actuel.

Glaser propose en effet de prendre le miroir comme image de la manière dont la Bible parle de notre "confrontation" aux religions contemporaines et propose aussi des exemples utiles pour "voir" ces religions (islam, bouddhisme) dans les religions mentionnées au cours de l'histoire de la révélation.
L'une des références les plus intéressantes est celle de notre situation sociopolitique, p. 248. L'une des "religions" non mentionnée serait la religion civile, quelqu'elle soit, en GB, aux USA ou même en France. En réalité tout mode religieux (même séculier) peut être intégré dans cette méthode de présentation développée au cours de ce chapitre.

Un point important qu'il faut garder à l'esprit est la mission confiée à l'Eglise et dont parle Glaser aux pp. 250ss. C'est en effet toujours dans le cadre de cette mission qu'il nous faut remettre les questions auxquelles nous sommes confrontés. La triple exposition de notre mission (apôtres, Jésus, Abraham) met en avant lé nécessité de s'adapter aux personnes d'autres confessions afin de présenter pertinemment l'Evangile. Harvie Conn dans un livre non publié (Mission Encounters) parle de cela comme le modèle missiologique de la "possession" : Christ, et donc nous de même, prenons possession des questions posées par les autres confessions et à l'intérieur de ces questions nous introduisons la réalité de l'espérance chrétienne. Je vous recommande d'ailleurs les ouvrages de Conn (liés à la contextualisation et à la mission urbaine. Un petit livre Evangelism: Doing Justice, Preaching Grace est incontournable).

Ida Glasser parle de lecture à trois niveaux :
fenêtre, qui ouvre sur des perspectives,
tableau, qui dresse un contexte,
miroir, qui nous renvoie sur nous-mêmes.
Les religions auxquelles nous sommes confrontés peuvent être pour nous des indications sur ce que nous sommes, dans ces trois niveaux.
Avoir affaire avec quelqu'un d'une autre religion est donc une richesse pour nous.