Première question : Jésus est-il le seul moyen d’être sauvé ?- « Le Nouveau Testament ne laisse tout simplement pas de place à un autre Sauveur. » (p 219)
- L’argument le plus convaincant à cela est que les quatre évangiles montrent que la seule voie pour Jésus était la croix. « Si un autre moyen avait été possible, Dieu l’aurait assurément fourni. » (p 219)
- Le prologue de l’évangile de Jean est un texte clé que montre que Dieu en tant que Dieu de tout le kosmos n’a pas laissé ses créatures dans l’obscurité complète. Ainsi sa lumière a pu briller dans des situations extérieures à la révélation biblique (c’est le sens de Romains 1 qui nous parle de révélation générale). Maintenant, ce Dieu est également venu dans le kosmos et il faut aller au-delà de la lumière qui a pu briller dans les situations extérieures pour trouver cette lumière qui est venue. Toutes les intuitions qu’ont pu avoir les autres religions et les mythes se sont réalisées en un fait, la lumière venue parmi les hommes en Jésus-Christ.
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On est à l’aise avec les premières affirmations faites. Maintenant la dernière est celle qui demande le plus de réflexion. Ce qui est dit de C. S. Lewis est important (p 222), il ne s’agit pas d’une question de « maturité », sinon on en vient à la position inclusiviste et à la démarche catholique qui est assez syncrétiste. Il s’agit de prendre conscience d’un fait, d’une réalisation et de la reconnaître comme quelque chose qui ne s’est jamais produit avant et qui est définitive. Et cela permet de garder une position exclusiviste.
Avoir mûri cette affirmation permet de reprendre la position de Paul face aux Athéniens comme nous la présente Ida Glaser (pp 199-200) : choisir dans l’autre confession ce qui est incomplet, dire que l’on sait ce qui est désiré et indiquer là où la confession fait fausse route, discuter honnêtement et finir par lancer un défi : maintenant que l’on a conscience du fait il faut se détourner et se repentir.
Deuxième question : et les autres dieux ?- Les autres dieux ne sont rien, mais les adorer peut mettre en contact avec des puissances spirituelles autres que Dieu.
- On ne doit rien adorer hormis le vrai Dieu et l’on ne doit pas se faire d’images taillées. Les gens qui ont beaucoup de dieux en ont probablement un qui ressemble au vrai Dieu et qui peut être un point de départ pour venir à lui.
- La magie est un point de contact avec les puissances occultes, que l’on adore ou non le vrai Dieu.
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Quand on veut tenir une position exclusiviste, il est difficile de savoir comment traiter les personnes qui ont un « dieu » qu’ils nous présentent comme « Dieu ». Il y a ce que F.A. Schaeffer appelle un certain « mysticisme sémantique » avec lequel il n’est pas facile de travailler.
Les mises en garde contre les puissances spirituelles autres que Dieu et les puissances occultes sont saines car cela est réel. Il faut veiller toutefois à ne pas tomber dans un « animisme chrétien » et peut-être plus travailler l’épître aux Ephésiens comme indiqué (p 204).
Troisième question : les adeptes d’autres confessions peuvent-ils aller au paradis ?- L’Ancien Testament nous montre des critères clairs pour le jugement de ceux qui ont la loi.
- Le Nouveau Testament nous révèle des critères clairs pour ceux qui ont entendu l’évangile.
- L’épître aux Romains nous dit que Dieu jugera tous les peuples, sans partialité et que le critère de jugement ne sera pas ce qu’ils savaient, mais comment ils ont répondu à ce qu’ils savaient.
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Ida Glaser conclut sans conclure sur cette question.
Si l’on prend son commentaire de Rm 1.18-25, on en vient à un « non ».
Si l’on fait entre une notion comme celle de l’alliance créationnelle développée par C. Van Til, on peut mettre pas mal de contenu dans ce que l’homme est censé savoir, et donc dans sa responsabilité à correctement répondre.
Si l’on fait aussi peser de tout son poids la solidarité fédérale de l’espèce humaine avec Adam lors de la chute, le « non » est encore renforcé et l’on arrive à Rm 3.9-18.
Aller plutôt dans le sens du « non » est aussi ce qui donne le plus de sens à la grande mission de Mt 28.19.
Maintenant je me demande si cette troisième question ne fait pas partie du deuxième problème soulevé au début de l'ouvrage : est-ce une question « utile et urgente » ?