Le Nouveau Testament remet en cause toutes les religions, y compris le judaïsme. La rupture principale, c'est la croix. Elle brise les liens entre la religion, le territoire et le pouvoir, en faisant de la faiblesse une force (ce qui remet en question le pouvoir), et en faisant naître « un peuple dont l'identité ne dépend pas d'une Etat ou d'une terre » (p.170), mais de sa relation à Dieu par Jésus, et de sa re-création par l'Esprit.
La croix remet en cause la justice qui vient de la loi, l'autosatisfaction qu'apporte la pratique religieuse et pose des questions clé : qui sont les vrais juifs ? Qui est le Peuple de Dieu ? Qu'est-ce que le salut ?
De fait, dans le NT, chaque évangéliste traite de la façon dont les non juifs seront inclus dans le Royaume de Dieu. On voit les mages, issus de confessions différentes, venir parmi les premiers vers le Messie, parce que Dieu s'est révélé à eux. On voit Jésus aller vers une Samaritaine,vers un Romain, on voit des Grecs venir à lui.
« La mort et la résurrection de Jésus se trouvent au centre de l'interaction du NT et des êtres de confession différentes (…) la croix est le prix de l'alliance que Dieu offre à tous les peuples » (p. 173)
La marque nouvelle est la foi en Christ, qui n'est liée fondamentalement à aucune culture et aucune série de pratiques religieuses. Le nouveau peuple ne peut pas être une nation car le Messie est pour tous les peuples (p. 177).
Enfin, En Christ il n'y a plus d'antagonisme entre « moi qui ait raison », comme peuple élu, et « toi qui as tort », comme païen, mais chacun d'où qu'il vienne doit reconnaître son propre besoin de clémence et de pardon, pour en témoigner aux autres.