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Ch. 3, Question 18. Quels sont les autres traits importants de la construction thomiste ?

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Fred BICAN
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Fred BICAN

Fred BICAN

Thomas emprunte encore à Aristote :
- l'univers comme une hiérarchie d'êtres classifiables ;
- « une définition du mouvement » exprimant que les « êtres se meuvent en vue d'une fin dont le besoin implique en eux la présence d'une force tendue vers ce qui pourrait les parfaire » ;
- l'empirisme selon lequel le « sensible et l'intelligible doivent [...] remonter de ce qui est jusqu'à la source de l'Etre ». (BRUN, p.123)
Pour Thomas, la vérité est l'adéquation du réel et de l'intellect, d'où s'acquiert la connaissance. Les "choses naturelles étant elles-mêmes mesurées par l'intellect divin », l'« homme se trouve situé entre le réel qui est et Dieu par lequel ce réel existe ». La « vérité […] arrive aux hommes [à travers les choses] comme une marque de révélation. » (BRUN, p.124)
Si pour Thomas, l'existence de Dieu est rationnellement démontrable, il admet cependant que certaines vérité ne sont accessibles que par la révélation (la Trinité). (p.124)
Le « Mal vient […] d'une causalité déficiente des créatures et non de Dieu », mais en toutes choses, il subsiste ne serait-ce qu'une infime parcelle de Bien. (BRUN, p.125)
La salut pour Thomas a une dimension eschatologique qu'on ne trouve pas chez Aristote, ou Plotin.
« La théologie explicite la Parole de Dieu par l'intermédiaire de la raison naturelle [...]. Quant à la philosophie, elle expose des vérités que peut saisir la raison humaine, vérités connaissables mais en fait souvent inconnues, comme par exemple l'existence de Dieu. » Ainsi, la philosophie joue un rôle à l'intérieur de la théologie. (BRUN, p.125)

Dans sa synthèse de l'hellénisme et du christianisme, Thomas célèbre les Noces de la Terre et du Ciel. L'homme doit se rapprocher du divin, comme l'enseigne à la fois Aristote et l'Ecriture (ex « soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait » Mt 5:48). (BRUN, p.125-126)
Tout est englobé « dans une vaste synthèse qui doit permettre à l'homme de faire son salut grâce à une connaissance révélée et grâce à un savoir révélateur », mais sont laissés de côté les réalités de la tentation, de l'angoisse ou même de l'agonie de Christ à la croix (→ L'Ecole du christianisme de Kierkegaard). (BRUN, p.126)

-> On comprend que cet "optimisme" sur la capacité de l'homme à contribuer par la volonté à son salut, ait recueilli l'assentiment des défenseurs du catholicisme, confronté quelques siècles plus tard, à ''l'Augustinisme'' des Réformateurs (XVIe s.), qui affirmeront la singularité de la grâce, reçue au moyen de la foi seule (sola fide), sans aucun mérite pour les oeuvres, dans l'obtention du salut.

obarrucand

obarrucand

Jean Brun parle des grandes constructions du XIII°s en commençant par les cathédrales. La construction thomiste est une « cathédrale théologique » et en donner les traits importants demande de réussir à en faire le tour (sa Somme théologique compte pas moins de 1.500.000 mots) ! Entreprise qui n’est pas évidente…

Je propose aussi les points avancés par Fred et ajoute donc ces éléments donnés par le philosophe hollandais.

Du point de vue chrétien, la scolastique « ne voit ni la nécessité ni la possibilité d’une réforme intrinsèque de la philosophie, mais ne tend qu’à une accommodation de la philosophie grecque ou humaniste à la foi chrétienne ».
  • Le motif religieux non-biblique forme/matière de la philosophie grecque va se transformer en un autre motif religieux non-biblique nature/grâce dans la philosophie scolastique.


Avec Thomas d’Aquin le motif forme/matière vient s’incorporer à l’intérieur du motif nature/grâce.
  • Le système thomiste propose une philosophie naturelle qui est infrastructure d’une théologie de la révélation exposition de la doctrine ecclésiastique surnaturelle. Différence avec les penseurs chrétiens précédents : Thomas d’Aquin avance une philosophie et une théologie naturelles qui ne se revendiquent que de la seule lumière naturelle de la raison théorique.

  • L’anthropologie thomiste est elle aussi basée sur la métaphysique aristotélicienne. Pour Aristote, l’homme est une unité substantielle d’un corps matériel et d’une âme raisonnable. Thomas d’Aquin s’efforce d’accommoder cela à la doctrine ecclésiastique avec une conception de l’âme comme forme substantielle d’un corps matériel et comme substance immortelle. Nous sommes avec le motif forme/matière accommodé à celui de la nature et de la grâce.


Cette construction de Thomas d’Aquin repose donc sur une dialectique, une antithèse de départ. Dès que l’autorité de l’Eglise ne sera plus assez forte pour maintenir les deux pôles opposés, on bascule dans une antithèse polaire. C’est ce qui se produit avec le nominalisme de Guillaume d’Occam.


obarrucand

obarrucand

A l’époque où Thomas écrit, la théologie vient juste de s’affranchir de l’exégèse. Apparaissent les questiones qui se détachent de leur contexte scripturaire et sont regroupées par thèmes.
  • Thomas identifie ce processus comme étant la formation d’une science au sens aristotélicien du terme et il accepte la doctrine aristotélicienne concernant les catégories de l’être, auxquelles incombe le rôle de déterminer l’idée générale de l’être d’une façon plus précise.

  • La théologie est ainsi l’enseignement sacré toujours actif, non pas sur le mode de la révélation où il plante des semences de foi, mais sur le mode de l’explication et du développement de ces semences dans le sol de la raison humaine.

Ainsi philosophie et théologie deviennent deux lumières sous lesquelles chaque sujet peut être vu. Chaque lumière appelle l’autre, la foi appelle la raison comme une servante devant jouer son rôle autonome et la raison appelle la foi pour comprendre le pourquoi de ce qui est venu à l’existence de façon préférée dans la réalité (la recherche de la cause finale).
  • Toute la théologie de Thomas s’explique par cet appel à ces deux lumières.

La Théologie de Thomas d’Aquin se tient à un croisement de l’histoire de la tradition chrétienne. Elle a donné une autonomie à la philosophie qui a profondément secoué cette tradition, provoquant d’un côté des réactions de fidéisme et de l’autre le désir de dicter des positions philosophiques à partir de points de vue théologiques.

sylvainguiton

sylvainguiton

Lecture complémentaire d'E. Bréhier, Histoire de la philosophie p 587 ss

La « construction thomiste » (une « forteresse d'idées » d'après J. Brun !) présente plusieurs thèmes essentiels dans lesquels l'influence d'Aristote est déterminante (tentative de synthèse aristotélisme/révélation chrétienne) :
- la réflexion sur les rapports foi/raison : son point de vue est assez statique : il y a des vérités philosophiques accessibles à l'intelligence humaine et des vérités de foi qui excèdent son pouvoir. Aucun progrès ne peut conduire les unes aux autres. On ne peut pas démontrer les vérités de foi (la nécessité de la grâce par exemple).
De plus, la vérité ne saurait être contraire à la vérité. Et si par extraordinaire une vérité de foi contredit une vérité de raison ou inversement, la vérité de foi sera choisie, a priori et parce que pour St Thomas, notre raison limitée ne peut pas nous permettre de tout comprendre dans ce domaine. S'il y a contradiction, c'est que la prétendue « vérité de raison » est une erreur.
- La théorie de la connaissance: Cf Bréhier, (p588)
Ici les choses créées ne sont pas des signes de la présence divine mais de simples effets qui permettent de remonter, au moyen d'un pénible raisonnement, jusqu'à la Cause première qu'est Dieu (le moteur non mû), que nous ne saisissons pas par elle-même mais par rapport à ses effets. (doctrine empruntée à Aristote)
Pour lui il n'y a aucune séparation entre les différents aspects du réel, ceux qui nous sont donnés par la raison et ceux qui nous est donnée par la révélation.
Cette conception permet la démonstration de l'existence de Dieu :
Celle-ci repose sur 5 voies, selon une démonstration qui va de l'effet à la cause :
1. Tout ce qui est mû est mû par autre chose. On remonte ainsi au Premier moteur, non mû, Dieu.
2. De la même manière, Dieu est la cause première nécessaire de toute cause.
3. Toutes choses, périssables et éphémères ne sont pas nécessaires et pouvaient aussi ne pas être. Seul Dieu est nécessaire en soi, il est la première nécessité
4. Dieu est le modèle parfait à partir duquel on mesure la vérité ou la fausseté de toutes choses. Il y a forcément quelque chose qui est souverainement vrai, souverainement bon, souverainement noble, et par conséquent aussi souverainement être, car, comme le fait voir Aristote dans la Métaphysique, ce qui est souverain en vérité est aussi souverain quant à l'être
5. Dieu est le guide intelligent de toutes choses : « Nous voyons que les choses privées de connaissance comme les corps naturels agissent en vue d'une fin, ce qui nous est manifesté par ceci que toujours, ou le plus souvent, ils agissent de la même manière de façon à réaliser le meilleur : d'où il apert que ce n'est point par hasard, mais en vertu d'une tendance déterminée qu'ils parviennent à leur fin. Or, ce qui est privé de connaissance ne peut tendre à une fin que dirige par un être connaissant et intelligent, comme la flèche par le sagittaire. Il y a donc quelque être intelligent, par lequel toutes choses naturelles sont orientées vers leur fin et cet être, nous le disons Dieu. »[list][*]

Paul Biancheri

Paul Biancheri

Citons 1er lieu de la doctrine de l'analogie: elle résulte chez Thomas de la synthèse du thème platonicien de la participation et du thème aristotélicien de l'unité de l'ordre par référence à "un premier". L'être n'est pas une forme mais un acte, la causalité sur celui d'un être à l'égard d'un autre qui le produit.
La causalité efficiente distingue donc le créateur du créé bien que tous 2 communient dans l'acte.
Il y a chez saint Thomas un souci de maintenir un intervalle entre les créatures (philosophie d'Aristote) et le Créateur(l'Ecriture).Mais son oeuvre,la Somme théologique vise à réconcilier la religion et la raison.

La pensée de St Thomas présente avant tout une explication globale du monde en nous donnant à comprendre que la réalité est là, que nos sens y ont accès et que notre raison doit en pénétrer les messages sans lesquels nous serions coupés du réel. Car avec ce réel, d'une certaine manière, nous ne faisons qu'un, car nous appartenons à cette création d'où les créatures tiennent leur être.

La foi s'appuie sur la raison "car il est impossible que la vérité de foi soit contraire aux principes que la raison connaît naturellement", mais elle lui apporte un précieux secours car la lumière obtenue par cette raison peut l'éblouir. L'attachement de Saint Thomas au réel s'exprime par son respect pour Aristote et par sa conception de la vérité.
Il trouve chez Aristote une philosophie où l'Univers est présenté comme une hiérarchie d'êtres, voire d'essences que l'on peut classer dans des espèces, des genres, des familles, des ordres, des classes et dont les analogies permettent de définir des notions générales. Cela permet à la pensée de s'organiser mais sans pour cela perdre le réel de vue.
Il a trouvé aussi de la définition du mouvement comme passage de la puissance à l'acte capable de nous faire comprendre que les êtres se meuvent en vue d'une fin.
Cette théorie du mouvement, complétée par celle de la cause efficiente et de la cause finale, couronnée par la définition de Dieu comme premier Moteur non mû montre a St Thomas la voie qui permet de passer des créatures qui sont dans le monde à l'Etre.

St Thomas distingue les vérités qui dépassent le pouvoir de la raison comme le dogme de la Trinité.
La vérité surnaturelle nous parvient en descendant de Dieu jusqu'à nous à travers les anges, les apôtres et les prophète.
On doit cependant regretter que si St Thomas accorde une large place a la Parole de Dieu, il ne la place pas comme primordiale et même il la soumet à la raison et donc au rationnel.
- Pour lui la théologie explicite de la Parole de Dieu par l'intermédiaire de la raison naturelle.
- La connaissance du révélé et celle du révélable sont nécessaires au salut car elles permettent a l'homme d'acquérir ce qui lui permettra d'atteindre sa fin dernière qui est de participer à la divinité.
- Il se préoccupe de faire la synthèse de l'héllénisme et du christianisme. Aux vertus traditionnelles cardinales (la prudence, le courage, la tempérance, justice) chères aux grecs il ajoute les 3 vertus théologales.
- Par exemple St Thomas rapproche jusqu'à les confondre des affirmations d'Aristote et des passages des Ecritures "Il appartient à l'homme de se rapprocher du divin autant qu'il le peut comme le dit le Philosophe et comme cela est recommandé dans les saintes écritures de multiples façons".

Mais quand J. Brun affirme qu'en définitive St Thomas fait une vaste synthèse aussi bien du révélé, du révélable, le surnaturel, la foi, la raison, les Ecritures la théologie et la philosophie pour permettre à l'homme de faire son salut[/b] (p.126) on est bien loin de ce que les réformateurs proclameront comme une nécessité incontournable de la "Foi seule" pour accéder au Salut en Jésus-Christ .

EMELIE Gabriel



- sa conception de la vérité : se basant sur la pensée d’Aristote, il développe le fait que la vérité se montre et apparait au terme d’une recherche et que celui qui le découvre peut la montrer. Mais s’appuyant aussi sur le révélé de la foi, la vérité est née de Dieu et l’homme lui se situe entre le réel qui est et Dieu par lequel ce réel existe. Elle arrive comme révélation par les choses. Pour Saint Thomas, il y a des vérités qui dépassent la raison et d’autres qui peuvent être découvertes par la raison, il y a de la place pour le révélé, et pour la rationnel.
- le problème du Mal : En cherchant à tout justifier, Saint Thomas voit le Mal comme un accident dont Dieu n’est pas la cause première. Il est dû à la déficience de ses créatures. Mais Saint Thomas partant de ce fait dit également que le Bien subsiste, même en quantité infime, chez ces créatures déficientes.
- la question du salut : On retrouve ce mélange entre l’hellénisme et le christianisme. La connaissance de ce qui est révélé, c'est-à-dire de ce qui vient de Dieu et de ce qui est révélable, c'est-à-dire ce qui vient de la raison sont nécessaires au salut et ainsi vont permettre à l’homme d’atteindre sa fin dernière et de participer à sa divinité.

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