Apologétique, Faculté Jean Calvin
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Livre de Jomier. Q20. Quels sont, à votre avis, les points principaux à retenir pour une apologétique en milieu musulman. Quels sont les point cruciaux que Jomier n'aborde pas (du fait que la présentation n'est pas à caractère apologétique) ?

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frédéric
Fred BICAN
obarrucand
sylvainguiton
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2Livre de Jomier. Q20. Quels sont, à votre avis, les points principaux à retenir pour une apologétique en milieu musulman. Quels sont les point cruciaux que Jomier n'aborde pas (du fait que la présentation n'est pas à caractère apologétique) ? Empty quelques pistes Lun 27 Fév - 12:07

sylvainguiton

sylvainguiton

Pour Jomier, parmi les rares points de contact non conflictuels se trouvent les valeurs communes (« un même souci de justice sociale, de civisme, d'aide aux défavorisés peut être le ciment d'une activité commune » p. 154), qui permettent aux chrétiens et aux musulmans d'agir ensemble dans certains engagements sociaux. Mais il reconnaît aussitôt que « le plan religieux est plus délicat ». Or c'est là que se situent les véritables enjeux.

Bien sûr les deux religions, dans les grandes lignes, présentent des poins communs mais cela offre des perspectives apologétiques très limitées.

Pour entrer en dialogue avec des musulmans, il est indispensable en premier lieu :
- de ne pas oublier que l'Islam se vit essentiellement de façon communautaire et concerne tous les aspects de la vie sociale et de l'identité. d'apprendre à connaître et respecter la « sensibilité islamique », (p. 158) : « tant que les musulmans ne rencontreront pas chez les chrétiens une véritable sympathie pour leurs valeurs authentiques, ils sentiront en eux-mêmes une répulsion instinctive vis à vis de ceux qui ne les comprennent pas ».
- de respecter l'image de Mahomet, objet d'une grande vénération
- de ne pas perdre de vue la « concurrence » historique et religieuse sur le terrain de la mission : les musulmans sont d'autant plus rétifs au prosélytisme chrétien.

Sur le plan théologique, il me semble que les principales difficultés soient :
- le caractère « clos » de l'Islam, basé sur une Révélation qui englobe tous les aspects de la réalité et « inclut » également le judaïsme et le christianisme, considérées comme des religions dépassées. De fait, se tourner vers le christianisme apparaît comme une régression - comme si nous même revenions au culte primitif d'Abraham.
- le fait que la Bible (vue comme altérée et dénaturée) n'a pas d'autorité : pour un musulman, tout ce qu'on peut savoir de fiable sur le christianisme est dans le Coran.
« la réalité est vue à travers quelques principes d'une idéologie : la clarté des idées ne le cède qu'à leur simplicité. De fait il n'y a plus aucune trace de la complexité de la vie » (p. 124)
Donc ce ne sont pas les idées générales sur le Dieu créateur qui posent problème, mais l'histoire religieuse elle-même, dans laquelle la place de Jésus est strictement définie par le Coran, sans possibilité de changement (un simple prophète envoyé aux seuls enfants d'Israël). P 124. Dans la perspective musulmane, « judaïsme, christianisme et islam ne sont qu'une seule et unique religion avec le même dogme ». La vision qu'à un musulman du christianisme est donc structurellement faussée (« une affaire jugée et classée »).

Les difficultés sont telles que certains catholiques, cités par Jomier, affirment que si l'on veut continuer à avoir des relations au quotidien, « il ne faut jamais discuter ensemble, même sur les points qui nous rapprochent le plus (…) car ce qui nous unit dans dans la simplicité de la vie quotidienne pourrait bien nous séparer dans la discussion intellectuelle » (p. 156) !! Certainement c'est plus facile mais c'est renoncer d'une certaine façon.

Certains points peuvent cependant être discutés pour faire avancer les relations, comme les fausses conceptions du christianisme ou la question du contrôle de l'authenticité des textes par une reconstitution de la chaîne de transmission (p. 63), sujet de préoccupation mutuel des musulmans et de certains critiques issus du christianisme.

UN ARTICLE INTERESSANT

Pour aborder la question des enjeux théologiques, je vous conseille aussi la lecture de l'article d'H. Blocher paru dans Fac Reflexion, « L'Evangile et L'Islam : relever le défi théologique » (disponible ici : ici ), même si comme le titre l'indique il s'agit davantage de répondre spécifiquement aux théologiens musulmans que de s'adresser aux croyants « de base ».

En ce qui concerne l'approche, H. Blocher conseille déjà de ne pas  « apprendre le Coran, en le citant immodérément, aux « musulmans » qui l'ignorent ! ». Ensuite, la ligne de conduite biblique selon lui est de « ne pas mépriser les convergences et de pas masquer les divergences ».
Il définit 4 sujets « sensibles » sur lesquels il faut réfléchir dans notre approche :
1- l'accès à la Connaissance : « Le « lieu » de la Révélation, par laquelle Dieu se fait connaître, est bien celui où musulmans et chrétiens doivent se rencontrer. Le Coran distingue les chrétiens, avec les juifs, comme « les gens du Livre », ou « Scripturaires ». » ;
(Sur la question de l'inspiration des Livres sacrés, H. Blocher résume ici les différences de conception auxquelles j'ai fait allusion dans le « post » précédent.)
2. la personne de son instrument : même si « l'attachement personnel à Mahomet, comme d'un disciple, s'inscrit dans l'amour pour Dieu lui-même », il est intéressant de voir que dans le Coran, Jésus/isa reçoit beaucoup d'honneur : « On pourrait plaider que, dans la lettre, il se trouve exalté plus haut qu'aucun autre. Pour lui seulement la naissance virginale ! Pour lui seulement le titre de Messie ! Pour lui seulement la conduite irréprochable, alors que Dieu commande à Mahomet d'implorer le pardon matin et soir... » (ce dernier point me semble trop sensible vu la vénération musulmane de Mahomet). Mais ce peut être un point de contact. Blocher cite Cragg qui « se réjouit de l'exaltation de Mahomet à l'image du Christ biblique, et il y voit l'occasion de jeter un pont sur le fossé entre les deux religions(24). On peut, sans doute, profiter de la ferveur de nombreux musulmans à l'égard de Mahomet pour apaiser leur indignation quand nous confessons le Christ et l'associons à Dieu (Tu quoque ! Tu montres toi-même qu'il te faut plus qu'un lettré passif qui se borne à transmettre les commandements ! Tu cherches l'Homme parfait (...) Tu cherches celui qui accomplit la vocation. ». cependant Blocher ne suit pas Cragg plus loin, car cela pourrait conduire à renoncer à l'unicité de Christ (voir l'article pour plus de détails !)
Deux autres points sont « sensibles » :
3- la conception du Salut
4. la Divinité même

Blocher met en avant plusieurs malentendus qu'il est important de lever pour approcher les musulmans, notamment l'idée que la Trinité chrétienne se composerait de Dieu/Jésus/Marie ! Partant, il est important de montrer que cette Trinité n'est pas un polythéisme et qu'elle ne rompt en rien l'unité divine. La foi en Jésus n'est pas la divinisation d'une créature, la filiation n'a rien de charnel, en dépit de l'incarnation - cette idée de « Fils de Dieu » choque particulièrement les musulmans.
La Grâce biblique peut être présentée positivement en face de l'absence d'assurance du salut du Musulman dont les bonnes œuvres, si elles contribuent à sa « rédemption », ne la rendent pas certaine pour autant.

obarrucand

obarrucand

Voici ce que j'ai glané au fil du livre concernant les points principaux, que je développe pas outre mesure :

  • Un état d’esprit des musulmans dans notre « société technicienne » (selon la compréhension de J. Ellul) : Jomier est juste quand il parle d’un islam qui veut entrer dans le monde moderne tout en voulant préserver coûte que coûte ses valeurs humaines. Il est intéressant de voir que ce sont finalement les états arabes jugés les plus traditionnels qui sont allés le plus en avant dans la pénétration de cette société avec la préparation de la prochaine saison de l’après pétrole (Dubaï, Qatar, Abu Dabi).

  • Les valeurs viscérales de la société musulmane : la place de Dieu dans la société, la cellule familiale, la loi musulmane/les interdits alimentaires/l'économie

  • La piété et la mystique musulmane : Quand l’islam maintient dans le monde un certain nombre de valeurs religieuses de base que les soucis et les plaisirs des sociétés de consommation risquent de faire négliger ailleurs. Quand dans l’islam certains ont le souci d’intérioriser leur foi et de ne pas s’en tenir seulement au rituel des prières obligatoires et à une mentalité juridique.

  • Une difficulté d’ordre psychologique : l’emprise totale du milieu sur la sensibilité des fidèles depuis leur enfance.

  • La situation de l’islam devant le monde moderne : le mouvement réformiste musulman

  • Les différentes tendances islamiques en France et les facteurs politiques, sociologiques, économiques et psychologiques qui sont intervenus dans l’histoire des relations islamo-chrétiennes : ils nous faut résister au désir de stéréotypation et de simplification.

  • L’apologétique musulmane : revendication d’être à la fois la religion de la révélation et de la raison

  • Peut-on prendre la vision islamique de Jésus dans les textes du Coran pour parler de Jésus en chrétien ?

  • Le problème de la corruption de la Torah et de l’Evangile pour les musulmans


***

Jomier choisit de ne pas venir « contester » les affirmations de l’islam qui ne coïncident pas avec l’Ecriture. Nous les trouvons dans la doctrine de Dieu, l’anthropologie, la sotériologie, dans la doctrine de l’Ecriture… Les points cruciaux sont finalement nombreux !

  • La doctrine de la Trinité. Il serait intéressant de discuter comment l’islam avec son « monothéisme pur » traite la question de l’Un et du Multiple, comment le soufisme qui avance dans la direction de l’amour de Dieu envisage l’origine de cet amour. Tout se tient par la Trinité dans le christianisme, comment l’unicité mise en avant par l’islam en vient-elle à bout ?

  • La nature de l’homme et particulièrement la chute. (1) On peut lire p 49 : « l’affirmation qu’il y a aucune divinité en dehors de Dieu (…) restaure l’homme dans sa dignité que certaines religions lui ont dénié en le représentant comme « déchu » ou existentiellement misérable. (…) la prédication musulmane le rétablit dans son intégrité, son innocence et sa dignité. (…) la dignité cosmique de l’homme est applaudie par Dieu et par les Anges. » (Dr Ismaïl al-Farûqi) (2) On peut lire p 55 : « Adam a bien désobéi à Dieu dans le jardin d’Eden ; il a été puni et il s’en est repenti (…) Tout au plus, les descendants du premier homme sont-ils condamnés à naître en dehors du paradis où leur père a été créé ; mais leur nature actuelle est identique à celle des origines (…) Allah n’a aucune ressemblance avec sa créature et ne peut nullement se communiquer à elle pour la transformer et l’élever jusqu’à lui. » (J.-M. Abd el-Jalîl) Pas de « nécessité sotériologique » dans l’islam !

  • Nous pouvons reprendre les différences entre islam et christianisme (160-164) pour relever d’autres points supplémentaires : la représentation de Dieu dans l’islam et dans le christianisme, maître ou père adoptif ? La conception de la révélation dans l’islam et dans le christianisme.

  • Il faut aussi discuter la place donnée à Mohammad car c’est discuter aussi celle que l’on donne à Jésus-Christ et à sa parole.


***

La faculté a édité une brochure Etincelles 2 Islam et christianisme en dialogue paisible où l’on retrouve ces points.

Pierre Berthoud – Le Dieu du Coran est-il le Dieu de la Bible ?

  • Un monothéisme commun ?

  • Le Dieu infini et personnel

  • L’unité de Dieu dans le Coran et l’unité ou/et la diversité de Dieu dans l’AT


L’enjeu de ces questions est la place de l’intimité en Dieu, la souveraineté de Dieu et la liberté humaine, l’incarnation et le salut.

Alain Georges Martin – Jésus dans l’Evangile et dans le Coran

  • La christologie du Coran rejette les deux natures du Christ, il ne garde que la nature humaine.

  • Dans l’islam, c’est le Coran lui-même qui prend la place de Jésus-Christ dans la révélation.


Antoine Schluchter – Judaïsme, christianisme et islam : les chemins de l’amour

Il conclut que « le Coran, dans son souci de préserver jalousement l’altérité de Dieu, reste en deçà du concept chrétien de l’agapè. Il opère plutôt un retour à une vision pré-chrétienne, et encore sans la belle audace de nombreux passages de l’AT. »



Fred BICAN

Fred BICAN

Il me semble que toute la démarche de JOMIER invite au respect de la culture musulmane.
Le "respect" est certainement le point de départ à retenir (qui rejoint d'ailleurs sur ce plan, la démonstration de GLASER), comme préalable nécessaire à toute proclamation de l'Evangile, vis-à-vis d'un musulman ou de qui que ce soit. Ce faisant, nous sommes dans l'imitation de Jésus, tel que le présent les Evangiles ("ému de compassion", vis-à-vis de la Samaritaine, etc.). Il ne peut pas y avoir d'évangélisation cohérente sans le respect de la personne à qui elle s'adresse.

Comme le note Sylvain (ci-dessus), l'Islam fonctionne selon une vision communautaire. Mais normalement, le Christianisme aussi, puisqu'il invite à rejoindre l'Eglise, peuple que Dieu s'est acquis en Christ. La différence c'est que le communautarisme musulman englobe toutes les pratiques de la vie courante, car il s'inscrit dans une démarche très "légaliste" (la pratique du croyant détermine son avenir dans l'au-delà).
Je pense donc que l'Evangile peut être présenté comme la libération d'un fardeau d'observances contraignantes, afin de découvrir la liberté offerte en Jésus-Christ, en s'inspirant de textes comme l'épître aux GALATES (adressée à des chrétiens souhaitant revenir à une observance stricte des lois de l'A.T.) ou COLOSSIENS (2:20-23) : " Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes: Ne prends pas ! ne goûte pas ! ne touche pas ! Préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ? Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair."

Nous ne devons pas nous adresser à l'Islam, ni à la "communauté musulmane" dans son ensemble, mais à un (des) individu(s) musulman(s), que l'Evangile invite à rejoindre le peuple de Dieu, en Jésus-Christ, sans renier son identité culturelle propre, mais en la soumettant, à la souveraineté du Sauveur.

frédéric

frédéric

Ensuite je crois qu’il faut aussi faire la différence entre le théologien musulman ou le simple croyant (Blocher, cité par olivier). Avec le théologien, instruit dans le Coran, il nous faut aborder les points déjà cité ci-dessus, et qui posent problème et non pas les taire (rappelé par Olivier) comme le prône Jomier :
- Inspiration et autorité de la Bible face à la connaissance et vérité absolue du Coran.
- Dieu trine face à l’unicité d’Allah,
- L’immanence absolue de Dieu en Jésus Christ face à la transcendance absolue d’Allah.
- La nature déchue de l’homme, et la nécessité du salut.
- La double nature de Jésus Christ, une nécessité. Jésus Christ le messie annoncé depuis toujours (et non pas le détournement du Coran à propos des prophéties ou de l’esprit, p 179). Jésus Christ Dieu…
- j’insisterai sur l’immanence et monter en quoi ca touche le cœur d’un homme de savoir Dieu si près.
- Pas la suite je tenterai de montrer que le falsificateur n’est pas celui qu’on pense… !
…on peut continuer sur plusieurs autres points mais il me semble que pour annoncer la bonne nouvelle de l’évangile il faudra toujours avant tout aimer authentiquement la personne à qui l’on veut annoncer l’évangile. Ensuite oui, comme le rappelle I.glaser (et cité par Frédéric), beaucoup de respect. Car le croyant musulman est sincère en général et veut de manière authentique servir et honorer son Dieu. J’ajouterai qu’on ne peut faire une apologétique honnête sans en payer le prix, je pense au fait de témoigner concrètement de l’amour de Dieu pour l’autre en le servant de manière pratique. Les paroles sont des mots, mais le témoignage d’amour par les actes parle beaucoup, le musulman est un homme avant tout.

Quels sont les points cruciaux que Jomier n'aborde pas : a mon sens, on ne voit pas beaucoup la grâce dans cette présentation. La croix oui, mais la grâce du salut offert gratuitement par Jésus Christ ne me semble pas abordée. Ce qui n'est pas étonnant pour des religions fondée sur les oeuvres, comme l'Islam ou le catholicisme.

AVRIL Tony



Les points principaux à mon sens qu’il faut retenir pour une apologétique en milieu musulman, en plus du respect du prochain, de sa culture… que met en avant Jomier c’est non seulement de montrer les exigences du Christianisme en ce qui concerne l’amour pour Dieu et pour le prochain. Le Seigneur nous demande d’aimer notre prochain, comme Christ nous a aimés. Cet amour, est un amour qui se donne. Si l’Islam comme le dit Jomier, est la religion de la force qui lutte pour ce qu’il lui apparaît le droit et la justice, la force du Christianisme est l’amour. En tant que chrétien, c’est à nous de manifester cet amour à celui qui nous entoure, et notamment aux musulmans. C’est en laissant agir l’amour de Dieu en nous que le musulman peut voir la différence.
Jomier souligne la supériorité de Jésus par rapport à Mohammed lorsqu’il prend l’exemple de l’attitude du Christ face à la femme adultère. Il dit : « que Jésus agit comme étant maître de la loi. Son pardon dépasse celui des hommes, alors que pour Mohammad, l’obéissance à la loi passait avant tout. Dans un cas Jésus décide, dans l’autre, la décision appartient à la loi. » Bien sûr, cela, le musulman ne veut pas l’entendre, c’est même pour eux, blasphémer. Donc je pense qu’il ne faut pas dire cela ainsi pour ne pas rompre le point de contact que nous savons si fragile avec le musulman. Nous pouvons par contre, en tant que chrétien, montrer cette supériorité dans la manière que nous gérons les situations, comme l’a fait le Seigneur dans cet exemple, en faisant preuve de compassion, en pardonnant comme Dieu nous a pardonné…au lieu d’avoir une attitude légaliste qui juge le prochain comme si nous serions au-dessus de lui.

Je pourrais continuer en donnant d’autres exemples, m’appuyant sur la démonstration de Jomier, mais je préfère conclure en disant que l’apologétique en milieu musulman, mais aussi face aux autres religions, réside dans le fait de laisser Christ habiter en nous pleinement comme le dit l’apôtre Paul en Ephésiens 3.17. Si nous voulons attirer les hommes à Christ, et défendre la foi transmise aux saints une fois pour toutes (selon Jude 3), c’est en ayant une vie qui soit conforme à ce que nous disons. En Matthieu 5.13-16, le Seigneur dit que nous sommes le sel de la terre, la lumière du monde. A nous de ne pas perdre notre saveur. Que notre lumière luise devant les hommes ( les musulmans) afin qu’ils voient nos bonnes œuvres et qu’ils glorifient notre Père qui est dans les cieux.

Les points qui ne sont pas abordés à mon sens par Jomier sont :
- La divinité de Jésus. Il parle du Dieu Trinitaire, sans trop y insister.
- De quel monothéisme s’agit-il ? Adorons-nous le même Dieu créateur ?
- La véracité, l’inerrance et l’inspiration de la Bible. Il souligne bien le fait que pour les musulmans, la Bible a été falsifiée, mais ne donne pas des réponses face à ces accusations.
Mais comme vous l’avez dit, son livre n’a pas un caractère apologétique, ce n’est qu’une présentation de l’Islam.

EMELIE Gabriel



Il y a des points de référence commune entre la foi chrétienne et l’islam. Je peux citer le monothéisme, la qualité du Dieu unique créateur, bon, grand et puissant. Il est le Dieu qui règne et qui accomplit ce qu’il a décidé. Il est le Dieu qui se révèle et qui vient vers l’homme. Il y a également toutes les références communes aux personnages de la bible et du Coran : Moise, Jésus. Il ne faut pas oublier la question des fins dernières avec la foi en la résurrection, dans le jugement final.
Ce sont autant de points d’entrée dans une perspective de défense de la foi chrétienne t de communication de cette foi.

Les points non abordés selon moi concernent tout un ensemble de question en relation avec les musulmans vus par la bible. L’auteur aborde bien les questions du christianisme vu par l’islam, mais il ne développe pas la question de l’islam vu par le christianisme. Donc tous les points se rapportant à cette question sont à approfondir : Comment peuvent-ils être considérés ? Faut-il leur parler du Dieu de la Bible ? Le coran est il inspiré et quand est il du prophète Mohammad ? Comment faire donc ressortir les erreurs et contradictions en relation avec la révélation de l’Ecriture ? Qu’en est il de leur salut ?

8Livre de Jomier. Q20. Quels sont, à votre avis, les points principaux à retenir pour une apologétique en milieu musulman. Quels sont les point cruciaux que Jomier n'aborde pas (du fait que la présentation n'est pas à caractère apologétique) ? Empty Livre de J. Jomier Q20 Dim 13 Mai - 23:05

Paul Biancheri

Paul Biancheri

Le point principal est sûrement la foi en un Dieu Unique. La reconnaissance d'un Dieu unique, créateur tout-puissant est un véritable point commun entre le Christianisme et l'Islam. Tout comme le Chrétien le Musulman croit en un seul Dieu éternel créateur tout-puissant, qui voit et qui sait tout et qui saint. C'est certainement le tremplin a faire valoir en 1er.
Un point qui en découle c'est notamment le respect que l'on doit à Dieu.
L'écueil à éviter dans ce sens en tout cas au départ est de présenter Dieu comme le Dieu trinitaire puisque pour le musulman c'est impensable que Dieu puisse avoir un fils (ce qui demande d'expliquer que la notion de Fils doit être considéré comme un titre, un attribut, la Parole incarnée...). Mais ensuite ce sera un point intéressant à débattre.

Les autres principaux point communs à travailler c'est la vie après la mort, la croyance en la résurrection et surtout à la notion de rétribution qui s'y ratache (récompense ou punition) dans la vie après la mort et à la responsabilité de l'homme et au jour du jugement.
On pourrait aussi faire référence au fait que le Coran cite Abraham et qu'on peut voir une origine commune, et aussi la référence à certaines grandes figures du Christianisme comme Moïse, Noé, Jésus.

Plusieurs fois J. Jomier a fait des comparaisons avec l'AT ou avec le christianisme mais sans parler de la façon différente d'obtenir le salut. Car même s'il y a des points convergents et aussi bon nombres de divergences dans la pratique c'est dans le domaine de l'obtention du salut que la différence est fondamentale.
Le salut chez le musulman s'obtient par les œuvres, par les mérites d'observer la Loi coranique alors que chez le chrétien fondé sur la Parole c'est Christ qui nous acquis le salut.
D'autre part J. Jomier n'a pas montré que l'essence du Christianisme (même si malheureusement le christianisme ne l'a pas toujours démontré) c'est l'amour que Dieu a pour ses "créatures". Tout ce qu'Il a fait provient de son amour en particulier l'envoi de son fils bien-aimé selon Jn 3.16. Et c'est sûrement ce thème de l'amour qui pourra travailler le cœur du musulman.

Guillaume

Guillaume

Paul Biancheri a écrit:Le point principal est sûrement la foi en un Dieu Unique. La reconnaissance d'un Dieu unique, créateur tout-puissant est un véritable point commun entre le Christianisme et l'Islam. Tout comme le Chrétien le Musulman croit en un seul Dieu éternel créateur tout-puissant, qui voit et qui sait tout et qui saint. C'est certainement le tremplin a faire valoir en 1er.
Un point qui en découle c'est notamment le respect que l'on doit à Dieu.
L'écueil à éviter dans ce sens en tout cas au départ est de présenter Dieu comme le Dieu trinitaire puisque pour le musulman c'est impensable que Dieu puisse avoir un fils (ce qui demande d'expliquer que la notion de Fils doit être considéré comme un titre, un attribut, la Parole incarnée...). Mais ensuite ce sera un point intéressant à débattre.

Les autres principaux point communs à travailler c'est la vie après la mort, la croyance en la résurrection et surtout à la notion de rétribution qui s'y ratache (récompense ou punition) dans la vie après la mort et à la responsabilité de l'homme et au jour du jugement.
On pourrait aussi faire référence au fait que le Coran cite Abraham et qu'on peut voir une origine commune, et aussi la référence à certaines grandes figures du Christianisme comme Moïse, Noé, Jésus.

Plusieurs fois J. Jomier a fait des comparaisons avec l'AT ou avec le christianisme mais sans parler de la façon différente d'obtenir le salut. Car même s'il y a des points convergents et aussi bon nombres de divergences dans la pratique c'est dans le domaine de l'obtention du salut que la différence est fondamentale.
Le salut chez le musulman s'obtient par les œuvres, par les mérites d'observer la Loi coranique alors que chez le chrétien fondé sur la Parole c'est Christ qui nous acquis le salut.
D'autre part J. Jomier n'a pas montré que l'essence du Christianisme (même si malheureusement le christianisme ne l'a pas toujours démontré) c'est l'amour que Dieu a pour ses "créatures". Tout ce qu'Il a fait provient de son amour en particulier l'envoi de son fils bien-aimé selon Jn 3.16. Et c'est sûrement ce thème de l'amour qui pourra travailler le cœur du musulman.
Je partage bien cet avis.
La croyance en un Dieu unique, qu'on respecte dans le quotidien.
Ensuite, j'ai remarqué que le musulman n'est en général pas lecteur du Coran.
Il vaut mieux parler de rites, de comportement, que de texte.
J'ai trouvé que Jomier ne parle pas vraiment du Coran, pour nous le faire survoler.
Personnellement, je ne l'ai pas lu en entier.

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