Merci à tous pour cet échange sur les Idées selon Platon.
Il est parfois nécessaire, surtout pour des concepts difficiles comme celui-ci de dire ce que ce n'est pas :
- Précisons d'abord que ces Idées ne sont pas des choses que nous pensons, ce ne sont pas les idées de nos cerveaux ou de notre seule connaissance.
- Les Idées ne sont pas non plus des catégories qui demeurent abstraites (Chevalier, Histoire de la philosophie, I:209.)
En réalité, Platon va définir les Idées en fonction de ce qu'il recherche toujours : une manière de mesurer le Bien, le Beau, etc …L'Idée, ce sera donc la mesure parfaite d'une chose, d'une réalité comme le bien, la bonté, etc.
Cette mesure existe pour Platon de manière intelligible et invisible : c'est une forme pourrait-on dire, de tout ce qui existe. Ces Formes sont des réalités immatérielles et immuables, demeurant éternellement identiques à elles-mêmes, universelles et intelligibles, seules réellement étant, et indépendantes de la pensée. C'est la conclusion du Socrate de Platon :
« Car je ne vois rien de plus clair que ceci, c’est que le beau, le bien et toutes les autres choses de même nature dont tu parlais tout à l’heure existent d’une existence aussi réelle que possible » (Le Phédon)
Ainsi, ces Idées sont ce dont la nature visible tire toute sa réalité et sa substance. Le monde naturel n'est compréhensible qu'en ce qu'il reflète ce monde des Idées qui existe indépendamment des erreurs, des injustices de la réalité sensible.
Avec cette théorie des Formes intelligible ou Idées, Platon pense avoir résolu le dilemme qui se posait à lui :
- ou les Idées existent en soi, et donc ne peuvent être connues de nous (elles sont un monde à part que nous ne pouvons atteindre)
- ou les idées sont pour nous et elles ne sont alors pas des idées universelles.
Pour Platon, les Idées sont la réalité dont ce que nous voyons et faisons l'expérience n'est que copie. Pour Platon : penser quelque chose c’est en même temps penser (à) une idée et réussir à penser car la chose elle-même est une représentation de son Idée universelle. Ainsi la beauté de la nature est une représentation de l'Idée du beau : cette Idée existe en soi mais aussi pour moi.