Ch. 3. Q4. Que penser du conseil page 58 : « Associez la présentation de l'Evangile à toutes les formes de service social » ?

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Ce que je fais, c'est ce que je crois. Si pour moi, servir socialement les autres, est l'aboutissement de ma croyance, alors, si mes motivations sont vraiment l'amour du prochain, je peux aisément annoncer l'évangile en présentant le Dieu d'amour qui motive mes actions parce que lui-même m'aime. Annoncer l'évangile à travers une oeuvre sociale, n'est que la conséquence de ce que je crois, l'acte qui découle de ma foi. Il est vrai que la vision occidentale aurait tendance à séparer l'oeuvre du message, mais il en est complètement différemment dans le reste du monde, aussi, il serait plutôt incompréhensible qu'une démonstration de la charité n'aille avec aucun message, puisque l'acte découle d'une croyance, dans la mentalité des pays non occidentaux.
Ne pas présenter l'évangile en l'associant à des oeuvres sociales, reviendrait à donner qu'une aide matérielle sans que la personne comprenne qui est Dieu et ce qu'elle a fait pour elle. Comment pourrait-elle sortir des schémas de vie dans lequel le péché l'enferme ?

Nous avons déjà fait remarquer que l’intégration du missionnaire dans son pays d’accueil revêt une dimension primordiale. Qui dit intégration, dit également compréhension de la mentalité autochtone et de sa conception du monde. Il faut noter que la plus part du temps la religion est étroitement liée a la vie sociale dans les pays non-occidentaux. Une proclamation de la Bonne Nouvelle sans « application » pratique n’aurait pas de sens tout comme l’aide sociale serait « incomprise » si elle n’a pas d’explication idéologique ou religieuse. On peut affirmer par expérience que les notions matérielles et spirituelles se rejoignent et se confondent souvent dans le quotidien.

Il est important pour le missionnaire de trouver un équilibre entre proclamation et aide sociale, en gardant toujours à l’esprit que l’Evangile doit être mi en avant a travers toutes les actions qui seront menées. Il faut proclamer l’amour de Dieu, qui pourra être perçue comme l’essence même qui anime les actes de compassions témoignés dans la mission.

« Associez la présentation de l'évangile à toutes les formes de service sociale. » P58 :

Ce conseil semble une solution appropriée pour résoudre le problème de la tension qui réside entre la proclamation de la parole de l'évangile et l'action sociale . Car il touche à la fois le cœur (l'âme ) et le corps ; il répond au besoin de l'homme dans tout son être « témoignage holistique » .
Il nous semble aussi normale que chaque chrétiens ou missionnaires montrent un vrai et bon témoignage de la vie de Jésus dans leur vie de tous les jours , car il arrive par fois que nos gestes parlent mieux que nos paroles. En plus de tout cela la Bible nous dit que « nous sommes [l'ouvrage de Dieu ] ayant été crée en Jésus-christ pour des bonnes œuvres qu'il nous a préparées d'avance afin que nous l'accomplissions .»( Ephésiens 2.10).
Tout cela concorde donc avec le conseil de l'auteur,  mais il ne faut jamais oublier et perde de vue cependant que seule l'évangile est apte pour sauver et transformer une vie . Donc par conséquent , il faut insister sur le fait que le salut vient uniquement par l'acceptation de l'évangile par la foi.

J'avais une fois de plus anticipé cette question lors de ma réponse précédente. Il nous faut prendre garde à la manière dont une présentation systématique de l'évangile aux actions sociales peut être perçue.

Une fois encore, servir socialement est un but légitime en soi. Comme le dit Calvin : faire le bien n'a pas besoin de justification. Prendre soin des pauvres, des opprimés, est un bien que Dieu recherche et dont nous sommes aussi ambassadeurs. Ainsi, une présentation systématique de l'évangile n'est pas absolument nécessaire (contra Keidel).

A ce sujet vous pouvez trouver en ligne (je crois) un article très pertinent de Daniel Hillion, travaillant au SEL, sur cette question. Si ce n'est pas en ligne, il aura aussi un article dans le prochain numéro collectif du REMEEF (Réseau Européen des Missiologues Evangéliques Francophones).